Résumé : Kamélia tente de le raisonner et de le sensibiliser, mais Tewfik ne semble pas l'entendre et la comprendre. Toutes ses pensées tournent autour d'elle. Il lui demande de lui donner une chance, de lui prouver qu'il sera un bon mari et un bon père. Kamélia lui rappelle qu'il est devenu paranoïaque. Il sort son canif dès qu'il se sent en danger. Lorsque son portable sonne, il lui ordonne de ne pas répondre. Kamélia lui rappelle qu'elle doit répondre à sa mère. Il active le haut-parleur pour écouter leur conversation… - Yemma, enfin, tu appelles, dit Kamélia. Comment vas-tu ? - Je suis fatiguée mais ça va. Comment va Adem ? Comment s'est passé la nuit ? - Il n'a pas eu de fièvre. Le traitement est efficace. El hamdoullah, le pire est passé. Dis-moi, quand rentres-tu ? - Ecoute, je ne rentrerai pas avant d'avoir posé une nouvelle tombe, lui apprend-elle. Je n'ai pas le cœur à repartir avant. Sache que j'ai porté plainte. Car c'était la seule qui a été saccagée. Les autres tombes sont intactes. Celui qui s'en est pris à celle de ton père nous reproche quelque chose. Si Tewfik n'était pas avec sa famille, j'aurais cru que c'est lui. Personne ne l'a vu dans la région depuis quelque temps. On n'a plus eu de nouvelles de lui depuis la fois où il avait posté des photos. Dis-moi, a-t-il tenté de te joindre ? - Non, non… Ma parole, tu as oublié qu'on vit ensemble ! La vie s'était arrêtée à la mort de mon père. Qu'il repose en paix. J'ai failli mourir de chagrin. Heureusement que tu étais là. - Tant qu'Allah me prêtera longue vie, je serai là pour vous deux. Inchallah qu'il nous laissera en paix. Je ne demande qu'à finir ma vie avec vous. - Qu'Allah te garde, yemma ! - Prends soin de toi et de mon petit ange, lui recommande Fathma. N'oublie pas de bien fermer les portes et les fenêtres. - Yemma, lui reproche Kamélia, à t'entendre, je suis une petite fille à qui il faut dire quoi faire. Tout est fermé, la rassure-t-elle. Rien ne peut nous arriver. Nous sommes en sécurité. Mais, s'il te plaît, dès que tu finis, rentre, la prie-t-elle. Tu nous manques. - C'est promis. Je rentre dès que je peux. Je vous embrasse bien fort, ma chérie. - Nous aussi… C'est Tewfik qui met fin à leur conversation téléphonique. Kamélia essuie ses larmes. - Pourquoi as-tu coupé ? On n'avait pas fini. - Si je vous avais laissées, vous serez encore là demain matin à parler de choses et d'autres, rétorque-t-il. Tu m'oublies. - Non, non ! Les pleurs de son bébé couvrent sa voix. Elle va dans la chambre et le prend dans ses bras. En posant sa joue contre son front, elle réalise qu'il est de nouveau fiévreux. Elle panique. - Tewfik, qu'est-ce que je vais faire ? Il a de nouveau de la fièvre. - Donne-lui son médicament. Tu es sa mère, non ? Tu sais quoi faire. Elle reprend ses esprits et repose Adem dans son lit avant d'aller prendre les médicaments. Elle lui donne son sirop puis le reprend dans ses bras. Elle pleure. - Mais si on a besoin d'aller à l'hôpital, comment on va faire ? - On n'en aura pas besoin. La fièvre va tomber, la rassure-t-il. Parole de père. Kamélia se demande si elle ne devrait pas profiter de la fièvre de son bébé pour tenter de sortir de la maison. Il ne pourra pas s'en prendre à eux, dehors, sans se mettre en danger. Mais il faudrait qu'il accepte de l'emmener à l'hôpital ou chez un pédiatre... - Tewfik, il nous avait dit de le ramener en cas de nouveau pic de fièvre. Est-ce que tu peux nous y emmener ? - Oublie ça ! On ne sortira pas d'ici… - Il risque… Notre fils risque de mourir. C'est ça que tu veux ? Tu disais nous aimer et vouloir être un bon père. Qu'attends-tu pour le prouver ?
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