La baisse des salaires devrait être effective à partir de la fin du mois d'avril, surtout si le confinement est prolongé. Le taux de contamination au coronavirus ne faiblit pas. Les chiffres avancés quotidiennement par le ministère de la Santé ne laissent guère présager d'un début de déconfinement et, par ricochet, d'une éventuelle reprise des activités sportives, suspendues depuis le 19 mars dernier. Des informations de plus en plus persistantes font du reste état d'un prolongement du confinement au moins jusqu'au début du mois prochain. Du coup, les clubs professionnels algériens vont-ils continuer à assumer les mêmes masses salariales au moment où les joueurs sont tous confinés chez eux et au chômage forcé ? Alors que les clubs européens ont déjà amorcé les discussions à ce sujet et décidé chacun de son côté d'une réduction des salaires pour faire face aux répercussions économiques de la crise sanitaire, les équipes algériennes sont prudentes et préfèrent plutôt attendre si le confinement est prolongé pour trancher la question. "Nous, au CRB, jusque-là nous n'avons rien pris comme mesure en ce qui concerne les salaires. Nous avons payé le mois de mars comme si de rien n'était même si nous avons défalqué les 25% que nous avons reversés avec l'accord des joueurs au fonds de solidarité national. Cependant, il est clair que si le confinement est prolongé au-delà de la date du 19 avril pour une autre période minimale de 15 jours, le conseil d'administration du CRB prendra des mesures en ce sens. Au préalable, nous allons, bien entendu, discuter avec les joueurs afin de parvenir à un accord qui arrange les deux parties", confie à Liberté Toufik Korichi, directeur sportif du CRB. Et d'ajouter : "Il faut savoir qu'un éventuel prolongement de la saison au-delà du mois de juin impliquera pour le club un surcroît de salaires qui impactera les prévisions budgétaires. Il est normal donc que la rémunération ne soit pas la même." Pour sa part, le porte-parole du MCA, Tahar Belkhiri, abonde dans le même sens : "La baisse des salaires dans les moments difficiles que nous vivons est inévitable. Nous avons déjà informé les joueurs qu'une telle baisse sera appliquée à partir du mois d'avril. Cependant, avant d'arrêter le taux de cette baisse, nous avons décidé de consulter chaque joueur afin d'avoir son consentement. Nous avons d'ailleurs de bons échos à ce sujet ; les joueurs sont conscients de la difficulté de la situation." Même son de cloche chez le président-directeur général du groupe Serport, Achour Djelloul, propriétaire de l'USMA. "C'est tout à fait logique de réfléchir à une baisse des salaires alors que le football est à l'arrêt, cela s'est répercuté sur les recettes. La procédure va concerner uniquement les joueurs dont les salaires sont très importants", a-t-il indiqué. Cependant, il est clair qu'une telle mesure ne peut se faire d'une manière unilatérale. Il appartient aux deux parties d'amorcer un dialogue sérieux et de signer des protocoles d'accord dans ce sens afin que tout le monde trouve son compte en ces temps de crise mondiale. SAMIR LAMARI