Le DSP pointe un problème de manque d'effectif vu que de nombreux membres du personnel médical et paramédical sont atteints de la Covid-19 et que d'autres sont éreintés. En dépit de la décision du premier responsable de la wilaya de Constantine de réquisitionner l'EPH d'El-Khroub, afin de désengorger les trois établissements sanitaires dédiés à la prise en charge des patients atteints de la Covid-19, ainsi que la réquisition de l'Institut national de formation supérieure paramédicale et d'un hôtel au centre-ville qui seraient réaménagés en centres de soins, sur le terrain, rien n'a été fait. Ce qui complique davantage la tâche des trois établissements hospitaliers affectés à la prise en charge des malades de la Covid-19, qui, bien que disposant d'un total de 264 lits, souffrent d'une saturation totale. À cela, le directeur de la santé publique de la wilaya de Constantine répondra : "Nous avons un grand problème de manque d'effectif, de nombreux membres du personnel médical et paramédical sont affectés par la Covid-19 et les autres sont très fatigués. Nous ne pouvons pas ouvrir d'autres centres d'hospitalisation sans médecins ou infirmiers. La situation est très critique. L'hôpital d'El-Khroub est déjà opérationnel, mais avec un personnel restreint. Nous ne pouvons pas y transférer des malades et mettre leur vie en danger." Concernant l'INFSP, le même responsable affirme : "Nous sommes en train de finaliser quelques détails techniques, le centre commencera à recevoir les patients en phase d'observation d'ici à la semaine prochaine." La capitale de l'Est, à l'instar des grandes agglomérations du pays, présente depuis une semaine un tableau épidémiologique très inquiétant. L'allégement des mesures de confinement partiel a conduit à cette ascension de cas de contaminations, due essentiellement au non-respect, par une partie de la population, des mesures barrières et de la distanciation physique dans les lieux publics et les institutions à forte fréquentation. Le centre hospitalo-universitaire Ibn-Badis souffre toujours d'un manque flagrant en lits de réanimation et d'hospitalisation, limitant les capacités d'admission au moment où plus de 100 consultations de personnes suspectes par jour sont enregistrées au service de consultation Covid-19. Il faut ajouter à cela le manque criant d'oxygène qui persiste depuis près de trois semaines, malgré les multiples appels lancés par les médecins. Par ailleurs, le manque de kits de dépistage, de réactifs et d'autres consommables se pose avec acuité, notamment à l'Ecole nationale supérieure de biotechnologie de l'Université 3 de Constantine. Khlifi Daoudi, professeur et directeur de cette dernière, explique que "malheureusement, nous avons une rupture de stock de réactifs et nous avons été contraints d'interrompre les tests PCR, car les équipements fournis par des donateurs sont épuisés". Ines Boukhalfa