Le prestataire du ministère des Ressources en eau a été empêché, jeudi dernier à Aït Zikki, de procéder au raccordement de la nouvelle conduite d'Adardar, un ouvrage destiné, rappelons-le, au renforcement des capacités hydriques de la commune de Bouzeguène, qui souffre depuis le début de l'été d'un manque sévère d'eau. Selon les responsables des eaux de la localité, les ouvriers de l'Onid, arrivés sur place, ont entamé le travail avant qu'un groupe de villageois originaires d'Iguer Mehdi, plus précisément du lieudit Aghalad, ont sommé les ouvriers d'arrêter les travaux. Un dialogue s'est ensuite engagé entre les responsables des eaux de la wilaya et les villageois. Face aux exigences des villageois qui réclamaient leur part d'eau, le directeur de l'hydraulique s'est engagé, par écrit, à alimenter leurs habitations. Les habitants, qui ont exigé dans un premier temps des délais précis, ont vite fait de monter leurs exigences, avons-nous appris. Outre des branchements immédiats, ils auraient exigé d'abord que l'eau soit disponible H24 avant de se rebiffer totalement, rejetant tout compromis. Les ouvriers de l'Onid, tout comme les responsables des eaux de la wilaya, ont tenté d'obtenir un arrangement, mais peine perdue, ils ont aussitôt rebroussé chemin, abandonnant le chantier. Le responsable de l'hydraulique de la localité garde encore l'espoir de parvenir à un accord, en pensant engager une seconde tentative, mettant à contribution le président de l'APC d'Aït Zikki. Toujours est-il que le raccordement de la nouvelle conduite d'Adardar est l'exigence phare de la coordination des comités de village de Bouzeguène, qui a mis la pression sur les responsables des eaux. Cette conduite, d'une longueur de 6 km, est l'un des projets arrachés par la coordination. Ce projet, d'une autorisation de programme d'environ 20 milliards de centimes, a été accordé pour réaliser un contournement d'un secteur où la conduite principale a été totalement percée par des branchements illicites. On compterait des centaines de branchements (eau détournée) dont certains sont dirigés exclusivement vers des écuries et des poulaillers. Il y a environ deux années, des coupures d'eau ont été opérées par les responsables des eaux en présence des services de sécurité. Une quinzaine de jours après, les auteurs des mêmes piquages ont remis leurs branchements en place. La coordination des comités de village mise fortement ses espoirs sur le raccordement de cette conduite, qui conduirait la récupération de quelque 3 000 m3/j détournés. Cette quantité permettrait à la population de Bouzeguène de se soulager des longues attentes atteignant les trois semaines et de pouvoir accéder à l'eau en un temps record de moins d'une semaine, ce qui est fort raisonnable pour un été aussi sec. KAMEL NATH OUKACI