Le président de la République déroule le tapis rouge aux investisseurs privés. Dans son allocution à l'ouverture de la "Conférence nationale sur le plan de relance pour une économie nouvelle", Abdelmadjid Tebboune s'est montré, en effet, conciliant pour ce qui a trait à l'investissement privé, affirmant qu'il "existe des opérateurs privés honorables" qui exercent leurs activités de façon "intègre" et "honnête". Evoquant de manière plutôt allusive l'ère Bouteflika, il a souligné que "les privés qui ont gagné de l'argent au moyen de pratiques frauduleuses et malhonnêtes ne sont pas dans cette salle". Le chef de l'Etat a invité le privé national à s'impliquer davantage que par le passé dans des interventions visant à "augmenter le volume des exportations hors hydrocarbures, à investir plus, y compris dans des secteurs stratégiques, tels que les mines, le transport maritime et les banques". "Je ne vois aucune objection, aujourd'hui, à ce que des investisseurs privés créent des compagnies de transport aérien et maritime de marchandises et de voyageurs, ainsi que des banques, et investissent dans le mégagisement de fer de Gara-Djebilet", a-t-il assuré. Et de s'interroger : "Qu'est ce qui empêcherait la création de banques privées ?" Le chef de l'Etat a recommandé la révision du système bancaire algérien qu'il a qualifié de "simple guichet public". En peu de mots, le président de la République a insisté sur le fait d'assurer au privé que "les portes sont ouvertes" à ses ambitions en matière d'investissement et que ce qui "importe pour nous tous est d'unir nos efforts pour sauver la nation algérienne". Le "public" et le "privé", le "national" et "l'étranger", en somme tous les opérateurs "honnêtes", qui souhaitent investir, sont "les bienvenus", a-t-il dit. Le président Tebboune exprime ainsi la volonté de l'Etat "d'encourager les investisseurs créateurs d'emploi et de richesse". De "nouvelles règles", des "mesures incitatives" et des "systèmes transparents" seront mis en place pour les aider à concrétiser leurs investissements, à s'impliquer dans le développement d'une nouvelle économie, promet le chef de l'Etat. Parmi les mesures qu'il a citées, la création de "couloirs verts dédiés à certains produits, la cession d'une bonne partie des recettes en devises au profit des exportateurs, l'amélioration de la relation avec le ministère des Finances et l'Administration fiscale, en plus du renforcement du rôle de la diplomatie algérienne dans la promotion des produits algériens à l'étranger". De son point de vue, se défaire des hydrocarbures, faire émerger cette nouvelle économie, et investir dans des industries compétitives, c'est possible avec un effort de tous les acteurs. Et de poursuivre que l'un de nos objectifs est de "réduire, à partir des deux prochaines années, la dépendance financière aux hydrocarbures à 80% contre 98% actuellement", a-t-il expliqué.