L'annonce de la levée d'interdiction sur la chasse, en vigueur depuis juin 1993, insiste sur l'un des problèmes que rencontrent les chasseurs pour exercer leur activité. Même s'il n'est pas l'unique obstacle à la reprise effective de la chasse, le volet relatif aux armes et aux munitions demeure un des aspects les plus sensibles dans le dossier de la chasse en Algérie. "Il devra être discuté avec le ministère de la Défense nationale", indique Benmahdi Ahmed, le SG de la Fédération nationale des chasseurs, sans préciser la date de ces rencontres. Il rappelle que lorsqu'il y a délivrance du permis de chasse, il existe un décret interministériel entre les départements de l'Intérieur et de la Défense, daté de janvier 2001, qui précise qu'à chaque saison cynégétique, chaque chasseur algérien a droit à 150 cartouches pleines au prix réglementé ou à 250 g de poudre noire. À ce propos, la Fédération nationale des chasseurs a une commission dont le rôle est de défendre les armuriers et les chasseurs en matière d'approvisionnement en cartouches. "Notre fédération active pour que l'arrêté interministériel de janvier 2001 soit mis en application dès lors que le permis et la licence de chasse soient rétablis", affirme notre interlocuteur. Quant au marché du fusil de chasse, il souligne que l'activité des armuriers était réglementée et que ces derniers pouvaient s'approvisionner en cartouches, mais qu'après 1993, leur activité a été gelée. Certains armuriers ont procédé à la restitution, à l'Etat, pour des raisons sécuritaires, de stocks de produits destinés à leur activité comme la poudre de chasse ou les balles. La décision du gouvernement de rouvrir officiellement la chasse devra certainement court-circuiter les bandes organisées de braconniers qui sévissent dans les forêts algériennes. Benmahdi Ahmed affirme que ce sont ces mêmes braconniers qui trouvaient leurs comptes dans l'interdiction de la chasse. "Ces bandes organisées activent le long des frontières Est et Ouest et font de la contrebande de cartouches en vendant l'unité à hauteur de 250 à 300 DA", explique-t-il encore. "Par amour de la chasse, il se trouve des chasseurs qui les achètent au marché parallèle", ajoute-t-il. Le SG de la Fédération nationale des chasseurs rappelle aussi que les amendements de la loi, depuis 2004, ont été en faveur de l'ouverture de la chasse et que le départ du rétablissement de l'activité de la chasse a été réellement concrétisé à partir de l'arrêté ministériel de 2017 concernant la formation des chasseurs du temps de Bouazghi pour l'obtention du permis de chasse. À ce propos, il précise que 15 000 chasseurs ont été formés par la fédération sur le territoire national. Ainsi, et plus de 27 ans plus tard, les chasseurs algériens pourront de nouveau pratiquer leur activité, mais il faudra encore patienter une année pour que cette reprise soit effective sur le terrain à en croire notre interlocuteur. Ce dernier évoque des procédures qui n'ont pas encore été réglées définitivement à l'exemple de l'amodiation des terrains de chasse et de la licence de chasseur. "On n'a pas encore réglé toutes les procédures pour permettre aux chasseurs d'activer", ajoute Benmahdi Ahmed, qui explique que si le chasseur n'avait besoin que d'un permis de chasse, actuellement, il doit avoir, en plus de ce document, une licence de chasse qui a une durée de vie d'une année en rapport avec la saison cynégétique, et être affilié à une association de chasse agréée qui doit, elle, disposer de terrains amodiés. Le chasseur n'ayant le droit de ne chasser que sur ces terrains et l'association peut, de son côté, louer plusieurs terrains pour la chasse auprès des Conservations des forêts. À ce sujet, le SG de la fédération affirme que parmi les raisons du retard, pris par le dossier de la chasse, figure celui du prix de l'hectare qui n'a pas encore été défini par la loi de finances. Benmahdi Ahmed déclare également avoir reçu des assurances sur le règlement de ces problèmes au cours de cette année et au début 2021 pour qu'en septembre prochain, tout soit réglé pour reprendre l'activité de la chasse en Algérie.