À première vue, le taux de réussite au baccalauréat de la session 2020, qui est de 55,30%, avoisine celui de l'année dernière, équivalant à 54,56%.Dans d'autres circonstances, cela aurait donné un taux que l'on peut qualifier d'appréciable en raison de la conjoncture exceptionnelle marquée par l'interruption de l'enseignement durant 8 mois, en raison de la pandémie de coronavirus. Mais, il y a eu la décision de baisser la moyenne d'admission à 9/20 qui a suscité l'indignation d'une partie de la communauté éducative, les syndicats en premier, eu égard au fait qu'elle a faussé les résultats et le véritable niveau des élèves. Appelé par nos soins, le SG du CLA, Zoubir Rouina, s'est dit, en effet, "incapable" d'analyser les résultats du bac parce qu'ils sont "faussés par la décision de baisser la moyenne d'admission à 9/20". Selon lui, "le plus grand problème induit par cette dernière décision était ses conséquences, en ce sens qu'elle nous a donné des résultats que nous ne pouvons analyser". D'ailleurs, il s'est interrogé : "Pouvons-nous savoir le nombre de ceux qui ont eu leur bac avec une moyenne de 9/20 ? Les sujets étaient-ils bien étudiés ?" "En tant que syndicalistes ou pédagogues, nous ne pouvons être objectifs dans notre analyse en prenant en compte ce pourcentage qui est basé sur plusieurs paramètres, dont la difficulté des sujets d'une filière à une autre, vu qu'il n'y a pas eu de coordination entre les inspecteurs et les enseignants dans l'élaboration des sujets, en plus du fait que le programme n'était basé que sur 2 trimestres." "Le Satef ne donne pas beaucoup d'importance à ces chiffres, car ils sont biaisés et ne reflètent nullement le vrai niveau du système éducatif algérien", a affirmé le SG du Satef, Boualem Amoura. Mais selon lui, malgré la décision des hautes autorités du pays de baisser la moyenne pour la réussite au baccalauréat à 9/20, "nos élèves n'ont pu faire mieux que cela. C'est qu'au fond, il y a un problème au niveau du système éducatif algérien, et c'est pour cela que le Satef, depuis le siècle dernier, milite pour une école publique de qualité accessible à tous, et nous ne sommes pas encore arrivés là faute de courage politique". Ce faisant, Boualem Amoura a plaidé pour "une refonte radicale du système éducatif, notamment des rythmes scolaires et des dossiers ficelés depuis 2011, des méthodes et les méthodologies d'enseignement et du contenu des programmes". Le syndicaliste affirme dans ce sens avoir proposé de prendre en considération une partie de la fiche de synthèse ou les notes des élèves durant l'année scolaire, mais cela n'a pas été pris en compte. Quelle lecture peut-on alors faire du classement des filières ? S'agissant d'abord de la filière "gestion" classée la dernière avec 38,09%, le porte-parole du CLA, Zoubir Rouina, a estimé que "la cause n'est pas liée au niveau de l'élève ou à l'enseignant, mais à l'orientation. Les mauvais élèves ont été orientés vers cette filière". Concernant la filière mathématiques qui arrive en première place avec 80,22%, le SG du Satef l'a expliqué par le fait que cette filière "n'a pas un très grand nombre d'élèves ou de candidats, puis un élève de cette filière reflète vraiment son profil et les coefficients des matières essentielles sont très importants et dépassent de beaucoup les coefficients des matières secondaires".