RESUME : Léna est rassurée par sa mère, c'est elle qui a pris le soin de les cacher. Sa mère lui propose de profiter de leur sortie pour quitter le pays. Léna s'efforce de garder son calme pour ne pas éveiller les doutes de son père. Il est près de dix heures quand elles partent avec Omar. Akli ne les accompagne pas. Olivia l'a prévenu qu'elles ne rentreraient pas tout de suite. - On veut être les plus belles, lui dit-elle. Aussi, Léna a envie de s'acheter une robe de fête. Si cela te dit de venir faire les boutiques ? - Vous serez plus à l'aise entre femmes. Tu as assez d'argent ? - Oui, plus qu'il n'en faut. - À plus ! Lui dit-il en les accompagnant jusqu'à la voiture de Omar. N'oublie pas, ajoute-t-il à l'intention de ce dernier. Léna lui fait un signe de la main après être montée dans la voiture de Omar. Elle n'a pas échangé un seul mot avec lui. Olivia parle pour deux et quand, une demi-heure plus tard, il les dépose devant un salon de coiffure et d'esthétique, elle le remercie chaleureusement. - Reviens en début d'après-midi. On t'attendra ici. - Mon oncle m'a demandé… - Non, tu pars faire ce que tu veux. Quand on en aura fini, lui dit Olivia, je t'appellerai sur ton portable et tu viendras nous récupérer. On a l'habitude de sortir seules. - Oui, mais ici… - Regarde autour de toi, lui demande-t-elle en lui désignant des femmes de tout âge dans la rue, sans présence masculine à leurs côtés. Ne me dis pas qu'elles sont d'ailleurs. Ne fais pas l'imbécile, le prie-t-elle. À tout à l'heure ! Omar démarre à contre-cœur. Elles entrent dans le salon de coiffure. Il n'y a encore aucune cliente. Olivia demande à ce qu'on lui fasse une teinte puis un brushing. Léna remarque le téléphone. - J'ai besoin d'appeler, dit-elle à l'une des employées. - Je vous en prie. Léna compose le numéro de Mourad. Ce dernier répond tout de suite. Il ne cache pas sa joie quand il reconnaît sa voix. - Tu vas bien ? - Oui. Est ce que tu peux venir me récupérer à Tizi Ouzou ? lui demande-t-elle. J'ai besoin de toi. - Tu veux partir où ? - Je veux rentrer en France, le met elle dans la confidence. Il te faudra m'emmener à l'aéroport. - Et tes parents ? Ton père est d'accord ? l'interroge-t-il. - Je répondrai à tes questions plus tard, lui dit-elle. Est-ce que tu vas me rendre ce service ou je dois m'adresser à quelqu'un d'autre ? - C'est bon ; je viens tout de suite. Est-ce que tu peux te situer ? Avec l'aide de la coiffeuse, elle peut le renseigner. Mourad lui promet d'être là dans moins d'une heure. Léna tient à profiter de la présence de sa mère car dans une heure ou plus, elle sera loin d'elle. Qui sait comment évoluera la situation ? Elle ne se fait aucun doute sur la colère noire et terrible que piquera son père quand il découvrira. Il s'en prendra à sa mère. Il ne lui pardonnera jamais de l'avoir soutenue. - Il va s'en prendre à toi. Tu te sens assez forte pour supporter sa colère ? lui demande-t-elle. Car je sais que mon départ ne sera pas sans conséquences. - J'ai l'habitude de ses coups de gueule. Au moins, cette fois, on lui donne une bonne raison de crier. - Je crains que votre mariage ne tienne plus longtemps, insiste Léna. Papa ne te le pardonnera jamais. - Il est question de ta vie. Ce serait un crime que d'aller contre ta volonté, répond Olivia. Dès que ton ami sera là, ne perds pas de temps et pars. - Comment fera-t-on pour se voir après ? - Tu sauras toujours comment faire, dit sa mère en l'embrassant. Pars le cœur tranquille. Un coup de klaxon les interrompt. Mourad est arrivé. (À suivre) A. K.