Pas moins de 24 hirakistes d'Oran doivent être jugés cette semaine pour leur participation aux marches populaires ou tentatives de marches en 2019 et 2020. Hier, un premier procès qui devait avoir lieu au tribunal de Fellaoucène a été reporté au 14 décembre prochain pour absence d'un des neuf prévenus poursuivis pour attroupement non armé, alors qu'ils avaient été initialement interpellés pour port de l'emblème amazigh. Mohamed Hadj Brahim, Boukhari Abdennacer, Rejdal Houari, Azi Oualaïd Amazigh, Benmeriem Abderrahmane, Farkache Abdennour, Zemit Farouk, Rejdal Fayçal et Tadj Djilali avaient été interpellés séparément lors de la marche du 28 juin 2019 avant d'être libérés en fin d'après-midi. Tous avaient été arrêtés pour port du drapeau amazigh ou du maillot de football de la JSK à l'exception de Mohamed Hadj Brahim et de Boukhari Abdennacer qui ont été embarqués pour avoir brandi des pancartes jugées subversives. Le procès des neuf hirakistes a été renvoyé au 14 décembre. Jeudi 26 novembre, sept autres hirakistes comparaîtront devant le même tribunal de Fellaoucène pour répondre de l'accusation de trouble à l'ordre public et attroupement non armé. Maâzouz Fethi, Hajab Houari, Mokhtari Adel Abdellah, Bouchiba Mohamed, Gharbi Moussa, Mejdoubène Zine, Berrabah Mounir et Aïdouni Sofiane ont été arrêtés le 12 décembre 2019, jour de l'élection présidentielle qui a vu les services de sécurité massivement mobilisés pour empêcher toute action de rue tendant à dénoncer le scrutin controversé. Des dizaines de hirakistes avaient été interpellés un peu partout et emmenés dans divers commissariats de la wilaya. Enfin, le procès en appel des marcheurs du 5 Octobre devrait avoir lieu ce même jeudi à la cour d'appel d'Oran. Après les recours introduits à la fois par la défense et le parquet, Boudjenane Nacereddine, El-Hadj Bouabça, Zaouche Karim, Houari Abdelmoula, Brahim Benaouf, Abdelhadi Abbès et Fayçal Zeghad devront recomparaître, en compagnie d'une vingtaine d'autres personnes, pour répondre de l'accusation d'attroupement non armé, de trouble à l'ordre public et d'outrage à institutions de l'Etat, pour lesquels les autres avaient été condamnés à quatre mois de prison dont un mois ferme, les deux suivants ont été condamnés à six mois de prison ferme sans mandat de dépôt, alors que Fayçal Zeghad avait écopé d'une année de prison ferme par défaut avec émission d'un mandat d'arrêt. Le hirakiste, qui avait été arrêté quelques jours plus tard, a été conduit à la prison d'Oran. La plupart des prévenus avaient été interpellés le 5 octobre lorsqu'une poignée de hirakistes avait tenté une marche près de la cité Point-du-Jour pour commémorer les événements de 1988. À la vue des premiers véhicules de police, ils ont tenté de fuir dans les petites ruelles du quartier avant d'être interpellés en même temps que de nombreux jeunes du quartier Point-du-Jour qui n'avaient pas pris part à la marche. Lors du procès en citation directe qui a eu lieu le 7 octobre, ceux-ci ont d'ailleurs été condamnés à six mois de prison avec sursis.