En autorisant le survol de son espace aérien aux avions desservant la liaison Abou Dhabi - Tel-Aviv, Ryad entame un processus de normalisation en douce, mais "inéluctable", comme l'a qualifié le gendre du président américain, Jared Kushner. Le Sultanat d'Oman est le prochain pays arabe à normaliser ses relations diplomatiques avec l'occupant israélien de la Palestine, selon des sources israéliennes, précisant que le ralliement de l'Arabie Saoudite à cette perspective n'est qu'une question de temps. Selon la Société israélienne de radiodiffusion, citant des sources haut placées à Tel-Aviv, "il y a une croyance parmi les décideurs en Israël que le Sultanat d'Oman est le prochain pays qui établira des relations diplomatiques avec Israël après le Maroc", qui a marchandé cette normalisation en échange de la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental occupé. "L'Arabie Saoudite rejoindra les rangs de la paix avant même le transfert du pouvoir à la Maison-Blanche", a souligné la même source, malgré le démenti de Ryad, qui a du mal à convaincre, surtout après la rencontre secrète qui a eu lieu il y a trois semaines entre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, avec le prince héritier Mohammed Ben Selmane, en présence du secrétaire d'Etat américain, Mark Pompeo, sur le sol saoudien. Les autorités saoudiennes ont nié l'existence d'une telle rencontre, alors que, du côté israélien, des sources ont affirmé que des discussions entre Ryad et Tel-Aviv ont abordé deux sujets : le rival iranien et la normalisation des relations entre les deux pays. Plusieurs autres pays arabes ou relevant de la sphère musulmane sont sur la liste de ce processus honteux qui vise à isoler la Palestine et à empêcher les Palestiniens de disposer de leur propre territoire, tel que délimité par les accords de 1968. À l'origine de ce processus de normalisations à marche forcée, les Etats-Unis ont multiplié la pression sous Donald Trump pour rallier les pays arabes à son très contesté plan de paix au Proche-Orient, à leur tête les Emirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc jeudi dernier, allant jusqu'à violer le droit international au Sahara occidental, dont ils reconnaissent l'appartenance à l'occupant marocain, alors que l'ONU considère le conflit sahraoui comme une question de décolonisation. "Des contacts sont en cours avec d'autres pays musulmans pour normaliser les relations avec Israël, au premier rang desquels le Pakistan et l'Indonésie, en plus du Niger, du Mali, de Djibouti, de la Mauritanie, des Comores, de Brunei, du Bangladesh et de la République des Maldives", a précisé le média israélien. Ce qui n'étonne guère personne au vu des marchandages qui accompagnent ce processus de normalisation chaque fois, comme cela est le cas par exemple pour le Soudan, qui a accepté de se jeter dans la gueule du loup, en échange de son retrait par Washington de la liste soutenant le terrorisme. Tout cela se fait au détriment de la cause palestinienne, qui continue à servir pour certains dirigeants et pays de faire-valoir politique.