Pour la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), l'Etat a "failli" dans ses missions de prévention et de protection des citoyens, 10 mois après le début de l'épidémie de coronavirus. Constat accablant. La gestion de l'épidémie de Covid-19 est pour la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) "catastrophique". 10 mois après le début de cette épidémie, il est loisible, ironise Louisa Hanoune, au citoyen lambda de constater à quel point l'Etat a "failli" dans ses missions de prévention et de protection des citoyens. "S'il est vrai que cette pandémie a durement impacté le monde entier, il n'en demeure pas moins que sa gestion chez nous par les autorités a révélé de graves dysfonctionnements de notre système de gouvernance", a-t-elle affirmé, hier, lors de la la réunion de l'Organisation des jeunes du parti. Cette pandémie, ajoute-t-elle, a, en quelque sorte, "dénudé" les dirigeants en place qui se sont montrés "incompétents" dans la gestion de cette calamité. "C'est un constat que tout le monde fait. Du citoyen lambda au médecin à l'hôpital qui est en première ligne contre cette épidémie", déplore encore la patronne du PT pour qui l'origine de ce mal remonte à l'amendement de la loi sanitaire, en 2018. "La loi sanitaire, amendée par le gouvernement en 2018, a bradé les quelques acquis du système de santé. Cet amendement n'a fait que déstructurer le système de santé et plonger toute la corporation dans un profond marasme", a-t-elle fait savoir en pointant du doigt la responsabilité de l'Etat. Manque de tests PCR, indisponibilité des masques, incapacité des structures sanitaires à prendre en charge les personnes infectées par la Covid-19 et leur assurer l'oxygène, pour Louisa Hanoune, un seul responsable de cette "faillite" : l'Etat qui, plus grave encore, "au lieu de prendre des mesures sérieuses et efficaces a préféré recourir à la solution de facilité". De quelle solution s'agit-il ? Pour Mme Hanoune, "le gouvernement, incapable d'apporter des réponses efficaces, a préféré recourir au confinement sanitaire pour cacher son incompétence à gérer cette crise sanitaire, 10 mois après son apparition". "C'est une régression effrayante", déplore la secrétaire générale du PT qui, sur sa lancée, s'est posé des questions sur l'utilité et les motivations réelles à l'origine de la suspension du transport interwilayas et aérien. "Aucune logique ne peut expliquer la suspension, par le gouvernement, du transport interwilayas. C'est une décision autoritaire et arbitraire. Il en est de même pour le transport aérien. Comment se fait-il que les avions d'Air France et d'autres compagnies internationales peuvent se poser sur le sol algérien et rapatrier leurs citoyens, alors que les avions algériens restent cloués au sol. Quelles sont les réelles motivations d'une telle décision ?", s'est-elle demandé, en tirant la sonnette d'alarme sur les conséquences économiques "désastreuses" d'une telle décision. "Il y a, aujourd'hui, un véritable danger sur les entreprises des transports", a-t-elle dit. "La liquidation de l'université pointe à l'horizon" Abordant, sur un autre plan, la situation "regrettable" dans laquelle se trouve aujourd'hui l'université algérienne, une situation aggravée, par ailleurs, par l'épidémie de Covid-19, la pasionaria du PT fait encore à ce sujet un constat déplorable. À commencer par le système LMD qui, pour elle, a fait sombrer l'université algérienne dans un chaos et une anarchie indescriptibles. " Le LMD est une orientation aventurière qui avait pour seul but la destruction de l'université. C'est un système qui, de plus, a noyé l'université algérienne dans une anarchie totale sur le plan pédagogique." Résultat : "Les directions universitaires délivrent aujourd'hui des diplômes ‘light', dévalorisés et non reconnus, et qui n'ouvrent aucun horizon pour son détenteur dans le marché de l'emploi." "Aujourd'hui, la seule ambition des diplômés algérien est la harga", a regretté Louisa Hanoune. Evoquant la recherche scientifique, l'ancienne député a estimé qu'elle a rétréci comme une peau de chagrin. "L'université, qui était un centre de rayonnement, a perdu sa place de référence dans la région et en Afrique, en raison des politiques scélérates adoptées jusqu'ici. Alors qu'elle devait être le premier centre des activités sociales, économiques et politiques, l'université algérienne a été isolée et éloignée de ses missions premières", a-t-elle affirmé, ajoutant que ce recul s'explique en grande partie par l'ascendant qu'ont pris l'administration et la bureaucratie sur la pédagogie. C'est dans ce contexte, ajoute Mme Hanoune, que le gouvernement, "se cachant derrière la crise sanitaire mondiale", a pris la décision d'imposer le confinement sanitaire aux étudiants et au corps professoral qui, selon elle, n'a qu'un seul but : le "saccage de l'université". "Comment a-t-on pris la décision d'arrêter les cours et d'imposer l'enseignement à distance, alors que c'est tout le monde qui sait qu'une grande partie des régions du pays éprouve les plus grandes difficultés à accéder au réseau internet ?" "Il est établi aujourd'hui, après 10 mois d'enseignement à distance, que cette expérience a largement montré ses limites, et l'on peut le qualifier, en termes de résultat, de catastrophique sur le plan pédagogique."