Le projet de développement du gisement de zinc et de plomb de Tala Hamza et Amizour, qui a connu un arrêt de plusieurs années, sera relancé dans les prochaines semaines. C'est ce qu'a déclaré Mohamed Sakher Harami, P-DG du groupe industriel public Manadjim El-Djazaïr (Manal), jeudi dernier, au village Aït Bouzid dans la commune de Tala Hamza, en présence des autorités locales et des élus de l'APW de Béjaïa, ainsi que des cadres du secteur minier de la wilaya. Le wali de Béjaïa en a profité pour indiquer que les réserves estimées de ce bassin minier de zinc et de plomb sont de quelque 60 millions de tonnes. Et une fois entré en exploitation, en 2024, "nous produirons 2 millions de tonnes par an", a-t-il ajouté. Le P-dg du groupe Manal n'a pas manqué de rappeler, à cette occasion, que "ce grand projet revêt un caractère stratégique pour le pays vu qu'il permettra de faire face au besoin national pour les industries utilisant cette matière première et à en exporter l'excédent". Aussi, au programme de cette visite sur site, l'examen du projet et des modalités pratiques relatives à la mise en place des installations et l'exploitation de la mine de zinc et de plomb de Tala Hamza dont le début des travaux est prévu pour le deuxième trimestre de l'année 2021, alors que l'entrée en production est annoncée pour 2024. Un communiqué de la cellule de communication de la wilaya de Béjaïa a indiqué que "le gisement est classé 12e à l'échelle mondiale avec des réserves exploitables de 34 millions de tonnes et une durée d'exploitation de 19 années". Ont pris part à cette séance de travail le P-dg du groupe minier Manadjim El-Djazaïr, les directeurs de l'Office national de recherche géologique et minière (ORGM), de l'Entreprise nationale des produits miniers non ferreux et des substances utiles (Enof), du P/APC de Tala Hamza, ainsi que de la directrice générale de la société Western Mediterranéan Zinc (WMZ), le partenaire australien, la joint-venture qui détient la licence d'exploration du site minier, qui s'étend sur 125 km2, entre les communes de Tala Hamza et d'Oued Amizour. Le gisement en question est considéré comme l'un des plus grands avec une réserve prouvée de 53 millions de tonnes, à savoir 37 millions de zinc et 16 millions de plomb. Une rencontre élargie avec tous les intervenants dans ce projet sera organisée prochainement, annoncent les services de la wilaya, et ce, pour "examiner les procédures liées à l'expropriation des propriétaires de terrains, l'alimentation en énergie, l'aménagement des voies d'acheminement des minerais traités et la formation". Le P-DG du Groupement Algeria Corporate Universities (Gacu) relevant du ministère de l'Industrie et des Mines, Ghrieb Sifi, a indiqué, pour sa part, que dans la foulée de cette démarche, il entend "élaborer les avenirs stratégiques de l'activité minière, notamment en recensant tous les produits importés (outputs), recencer les déchets minéraux, leur valorisation, les compétences, entre autres. Il s'agit, en un mot, de créer une banque d'informations susceptible d'orienter l'investissement et la création de nouvelles activités, notamment dans le domaine de la sous-traitance". Il a, en outre, insisté sur l'opportunité offerte d'opérer ainsi un "reverse engineering" (rétro-ingénierie, ou ingénierie inverse ou inversée), en favorisant la substitution aux produits d'importation.