La tempête de sable ininterrompue et suffocante qui a sévi sur la région de Laghouat depuis dimanche 29 février jusqu'à hier annonce un été des plus violents. Le sirocco a balayé inexorablement la majorité des villes, obligeant les habitants à se claquemurer chez eux pendant des heures. Un climat de désolation faisant craindre le pire pour les habitants et les habitations précaires de Hassi R'mel. Ceux qui en souffrent le plus sont les enfants en bas âge et les malades chroniques. Depuis le début de cette vague de tempête de sable, l'activité a sensiblement diminué. À Bellil et à Hassi R'mel comme à Bouzbeir, au sud de la wilaya, les sorties sont globalement limitées en début de matinée et à la fin de l'après-midi. Les commerçants ont boudé le marché hebdomadaire de Hassi R'mel en raison du climat qualifié d'exceptionnel. La tempête de sable ininterrompue a été très intense. Certains esprits se sont échauffés, ne supportant pas une telle lourdeur. D'autres, comme les personnes âgées et les asthmatiques, commencent à appréhender les jours qui viennent. Quant aux gens de la région, ceux-là sont habitués à des passages fiévreux durant ces périodes annonciatrices de moments de canicule. À Ghardaïa, l'aérodrome Noumerrate a frôlé une catastrophe à la suite à l'atterrissage forcé lundi passé d'un avion de la compagnie Air Algérie. Quoique dans son communiqué la compagnie a motivé cet événement par un "incident technique sans conséquence", pour beaucoup d'observateurs, les vents violents y sont pour beaucoup. Selon le communiqué d'Air Algérie, cet incident qui a fait plus de peur que de mal, totalement maîtrisé au stationnement, est survenu suite à l'affaissement de la roulette de nez de l'ATR en provenance d'Alger. Mais ces vents et ces tempêtes de sable exceptionnels n'ont pas été, malheureusement, sans impact sur le climat, l'écosystème, les biens et les personnes. En effet, beaucoup de brise-vent installés par les agriculteurs à l'aide des moyens de fortune aux abords de leurs exploitations pour repousser quelque peu le phénomène de la désertification sont littéralement renversés et détruits. En outre, ce changement climatique, qui n'a que trop duré, a occasionné d'importants dégâts matériels. Plusieurs assiettes paraboliques ont été littéralement arrachées de leur mât. Devant ces conditions climatiques, la circulation des automobilistes, notamment le transport interwilayas, a sensiblement baissé pour éviter les accidents de la circulation. Certains lieux sensibles, notamment les hôpitaux, nécessitent en ces moments précis des équipements adéquats pour éviter toute surprise qui pourrait leur être fatale. La climatisation de ces lieux devient impérieuse, selon un médecin réanimateur à l'hôpital Ahmida-Ben Adjila de Laghouat. En alerte, la Protection civile met les bouchées doubles et reste prête à effectuer des interventions urgentes, en prévision de catastrophes naturelles qui pourraient engendrer d'autres dégâts humains et matériels. BOUHAMAM AREZKI