Après des mois d'observation, la communauté internationale réagit à ce qui se passe dans notre pays. Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les droits de l'Homme enjoint les autorités algériennes à "mettre fin aux violences" contre les manifestants pacifiques. S'exprimant au nom de Michelle Bachelet, la Haut-Commissaire des Nations unies pour les droits de l'Homme, Rupert Colville, un des porte-paroles de l'organisation, estime que "nous sommes très préoccupés par la détérioration de la situation des droits de l'Homme en Algérie et par la répression continue et croissante contre les membres du mouvement pro-démocratique du Hirak". Pour appuyer ses accusations, le responsable onusien évoque "des informations crédibles" qui indiquent que "quelque 1 000 personnes ont été poursuivies pour avoir participé au mouvement Hirak ou pour avoir publié des messages sur les réseaux sociaux critiquant le gouvernement". Il ajoutera que selon les mêmes informations, "au moins 32 personnes sont actuellement détenues pour avoir exercé légitimement leurs droits humains, et certaines d'entre elles encourent de longues peines tandis que d'autres sont toujours en détention provisoire". Le document appelle les autorités "à libérer immédiatement et sans condition toutes les personnes arrêtées ou détenues arbitrairement pour avoir prétendument soutenu le Hirak et à abandonner toutes les charges retenues contre elles". Le Haut-Commissariat des droits de l'Homme des Nations unies ne se limite pas à la dénonciation des arrestations. Il évoque les "allégation de torture et de mauvais traitement en détention, y compris des violences sexuelles", pour lesquelles, il exige de "mener des enquêtes rapides, impartiales et efficaces" et de "demander des comptes à tous les responsables et à garantir que les victimes aient accès à des réparations". En plus de ces actes immédiats, l'organisation onusienne exhorte les autorités algériennes à "abroger les dispositions juridiques et les politiques utilisées pour poursuivre les personnes qui exercent leurs droits à la liberté d'opinion et d'expression et de réunion pacifique". C'est la première fois que l'Organisation des Nations unies réagit fermement face aux violations des droits de l'Homme en Algérie depuis le début du Hirak en 2019. Jusque-là, l'ONU se limitait à évoquer "la nécessité d'instaurer un Etat démocratique". C'était le cas d'ailleurs, la semaine dernière, lors d'une communication de Michelle Bachelet qui évoquait l'impératif d'aller vers des " élections transparentes et crédibles". En dehors de l'ONU, seuls des parlementaires européens ont évoqué jusque-là la dégradation de la situation des droits de l'Homme en Algérie. En réponse, les autorités ont organisé une campagne médiatique dénonçant "un complot contre l'Algérie". Comment réagiront-elles maintenant ?