Les choses ne semblent pas évoluer entre le ministre de l'Education nationale et les syndicats du secteur engagés dans des rencontres bilatérales depuis lundi dernier. Les deux parties campent sur leurs positions estimant, pour ce qui est des partenaires sociaux, que "la situation est critique" et nécessite "des mesures urgentes" pour améliorer "le pouvoir d'achat". Et pour se faire entendre, les syndicats réunis dans le cadre d'une intersyndicale (14 syndicats) décident, à l'issue de la réunion tenue mardi soir, de "boycotter les travaux de fin d'année" et d'observer un "sit-in" mercredi prochain à 11h devant l'annexe du ministère de l'Education, sise à Ruisseau. S'ensuivra une rencontre d'évaluation pour trancher la question "du boycott ou non des examens de fin d'année". Un bras de fer qui dénote de l'échec des pourparlers, alors qu'ils se poursuivent encore. Messaoud Boudiba, responsable du Cnapeste, qui a eu à ouvrir le bal de ces rencontres avec le ministère, exprime un certain "scepticisme" quant aux intentions du ministère et le soupçonne de "vouloir gagner du temps". Il réclame plus d'"éclaircissements" sur ce que veut la tutelle avant de décider "d'accepter ou non les propositions du ministère", notamment celles inhérentes à "la révision du statut" estimant, toutefois, qu'"il y a plus urgent que ce dossier" et qu'"il faut absolument améliorer le pouvoir d'achat des travailleurs du secteur". Les choses sont plus claires pour Boualem Amoura du Satef qui, lui, croit que "le ministère recourt à des manœuvres pour gagner du temps". Il nous a déclaré hier : "Il n'est pas question que le ministère nous détourne de nos objectifs et des revendications que nous avons exprimées clairement et à maintes reprises." Il insiste : "Rien ne presse pour réviser le statut particulier des travailleurs de l'éducation s'il y a lieu de le faire, mais entretemps, il nous faut une réponse urgente concernant l'amélioration du pouvoir d'achat ainsi que d'autres points précis que le ministère connaît très bien." Dans le même sillage, Meziane Meriane, du Snapest, déplore l'attitude du ministère qui, de son avis, "fuit les véritables revendications, à l'image de l'amélioration du pouvoir d'achat, de la revalorisation du point indiciaire, de la retraite et de l'organisation d'un referendum pour les œuvres sociales". Il rappelle que "le travail sur la révision du statut s'est fait durant trois ans du temps de Benghabrit" et qu'"il suffit de reprendre le dossier qui est déjà ficelé". Le ministère de l'Education nationale est, pour sa part, revenu dans un long communiqué publié mardi sur sa page facebook sur le déroulement des rencontres bilatérales et sur les engagements pris, ainsi que sur "sa disposition à examiner les propositions des syndicats de son secteur en vue de trouver les mécanismes d'une révision des statuts de manière consensuelle". Il fait mention, entre autres, de "la création d'une commission mobile pour s'enquérir des modalités de gestion au niveau des Directions locales de l'éducation", de "la prise en charge des diplômés des Ecoles normales supérieures", de "l'adoption de la promotion à titre de concours professionnels", ainsi que de "l'intégration des personnels recrutés dans le cadre des contrats de pré-emploi et de l'insertion sociale, et de l'organisation des élections de renouvellement des mandats des comités de wilaya et de la commission nationale des œuvres sociales". De même qu'il a évoqué "la prise en charge par la tutelle des diplômés des ENS, l'adoption de la promotion par voie d'examens professionnels et des listes d'habilitation aux différents grades". Le ministre s'est dit, par ailleurs, confiant en "la conscience" des partenaires sociaux, qui permettrait "de parvenir à un accord garantissant la stabilité du secteur" et de son intention de "traiter les préoccupations soulevées dans un cadre légal et en fonction des ressources financières disponibles, affichant sa détermination à poursuivre le dialogue avec les partenaires sans distinction ni exclusion aucune" et de se pencher, surtout, sur la révision du statut particulier reconnaissant "plusieurs incohérences et des lacunes à corriger".