■ Le pays se tourne vers la mer, afin d'augmenter ses ressources en eau. En effet, quatre stations de dessalement d'eau de mer monoblocs, d'une capacité de 37 500 m3 par jour, entreront en service en juillet et août, alors que trois autres seront réalisées à court terme dans les communes de Corso, de Bateau cassé et d'El-Marsa avec une capacité de 150 000 m3 par jour dans l'objectif de renforcer le service public de l'eau à Alger, a indiqué, samedi dernier, le ministère des Ressources en eau dans un communiqué rendu public. À l'ouest du pays, il est question d'un projet de séparation de la station de dessalement d'El-Magtaâ de la canalisation de "MAO". La séparation des deux sources devra permettre d'assurer l'alimentation en eau potable de la rive est d'Oran. Le projet sera livré en juillet prochain. En outre, il sera procédé à la réhabilitation de la station d'El-Magtaâ pour la production de 500 000 m3 par jour destinés à l'alimentation en eau potable des wilayas d'Oran, de Mascara et de Relizane. Ainsi, dans l'urgence, le gouvernement a adopté des projets prioritaires quant au dessalement de l'eau de mer, car la situation sur le front hydrique le commande. Le gouvernement souligne, d'ailleurs, "l'importance" du programme de dessalement de l'eau de mer qui constitue une "option stratégique" retenue pour la "sécurisation" de l'alimentation en eau potable. Néanmoins, dans l'urgence, les choses seront-elles faites comme il se doit ? L'Exécutif a-t-il établi un plan qui tienne compte des aspects économiques, financiers, techniques et surtout de tous les aspects de maintenance ? A-t-il tiré les leçons des expériences passées dans ce secteur où certaines unités de dessalement sont à l'arrêt, tandis que d'autres ne tournent pas à plein régime pour des raisons techniques ou autres ? L'état des stations de dessalement d'eau de mer, notamment celles de Souk Tléta et d'El-Magtaâ, a déjà fait l'objet de discussions approfondies entre le ministre de l'Energie et des Mines, Mohamed Arkab, et son collègue des Ressources en eau, Mustapha Kamel Mihoubi. L'expérience passée atteste de la difficulté de concilier rentabilité économique et exigences sociales. C'est Sonatrach qui a pris sur elle la tâche de concevoir et de mettre en œuvre les projets de dessalement de l'eau de mer. Elle achète l'eau dessalée à plus de 100 DA en moyenne le mètre cube, et elle la revend à 25 DA en moyenne à l'ADE. Le différentiel est supporté par l'Etat sous forme de subventions qu'il verse à la compagnie nationale. A priori, ce procédé ne sera pas appliqué aux nouveaux projets, d'autant plus qu'il s'agit d'unités avec des capacités de production moyennes.