Alors que la population de Bouzeguène continue de vivre le supplice des longues pénuries d'eau atteignant les 45 jours et que deux projets (le raccordement de la commune de Bouzeguène au barrage de Tichy-Haf et celui de la conduite de déviation d'Aderdar) sont renvoyés aux calendes grecques, les solutions palliatives promises aux villageois pour le début de l'été dernier ne sont toujours pas concrétisées. En effet, après le blocage du projet du transfert des eaux du barrage Tichy-Haf et celui de la déviation du transfert dit Aderdar qui butent toujours sur des oppositions qualifiées par les habitants de "complaisantes", les autorités avaient promis de lancer un nouveau projet de forage de deux puits dans le lit de l'oued Boubehir. Mais lui aussi tarde à voir le jour. Aujourd'hui encore, la population locale constate avec amertume que ce projet est resté lettre morte alors qu'elle y voyait une véritable source de soulagement pour une dizaine de villages, d'autant qu'il pouvait être opérationnel au début de l'été, les stations de pompage électrique et les canalisations étant déjà prêtes pour l'acheminement de l'eau vers les villages. "Il y a réellement urgence puisque les villageois n'ont d'autres moyens que de s'alimenter par citernes tractées", presse un membre d'un des comités de village de la région, en soulignant que la situation hydrique demeure toujours critique, la grande majorité des fontaines villageoises étant quasiment asséchées ou en voie de l'être. Certains villageois ont carrément mis leurs fontaines au rationnement en donnant le temps aux réservoirs de se remplir. Aujourd'hui, le salut vient des puits des Ath Zellal et de Souamâa qui permettent encore aux nombreux propriétaires de tracteurs de citernes de Bouzeguène de s'approvisionner en eau, moyennant une compensation financière. Le prix d'une citerne de 3 000 litres revient à 3 500 DA, alors que 1 000 litres, soit environ 5 fûts, coûtent 1 000 DA, ce qui est hors de portée de nombreuses familles. L'eau de citerne, qui n'est malheureusement pas potable, est seulement utilisée pour les travaux ménagers. Malgré les fortes intempéries enregistrées dernièrement, on ignore s'il y a un espoir de raccourcir les délais de privation d'eau à moins de 45 jours. Et les responsables de l'ADE ont du mal à mettre fin au détournement de l'eau ou à récupérer les créances qui sont estimées, selon des sources fiables, à plus de sept milliards de centimes pour la seule Bouzeguène.