Les villages de la commune de Bouzeguène sont assujettis, comme chaque été, à un régime drastique d'alimentation en eau potable. La situation est jugée difficile, voire critique, par les services des eaux, ADE et hydraulique sous-entendu, qui, malheureusement, une fois la saison estivale terminée avec le retour de la pluviométrie et la disponibilité de l'eau H24, oublient que ce n'est que partie remise et que le retour des pénuries et des restrictions n'ont laissé qu'un laps de temps de répit. Depuis le mois de juin, les services de l'ADE de Bouzeguène, qui n'ont pas averti les villageois que l'eau sera rationnée, continue à dire, selon les surveillants du réseau, que le programme de distribution est toujours le même que celui de la saison hivernale, autrement dit l'eau sera servie sans aucune perturbation. Cependant, la réalité est tout autre. Les ménages de Bouzeguène reçoivent l'eau tous les dix jours, pendant seulement quelques heures par jour. Du coup, le recours aux citernes tractées a pris le relais. Ce n'est pas donné à n'importe qui d'acheter une citerne d'eau à 4 000 DA, encore faudrait-il savoir d'où a été puisée cette eau qui reste quelque peu douteuse, légèrement trouble avec des corps étrangers, à peine bonne pour les travaux de maçonnerie. La population de Bouzeguène continue d'espérer, mais les projets promis continuent de susciter des oppositions à différents niveaux. La réhabilitation de la source d'Aderdar, qui a alimenté la commune de Bouzeguène depuis 1976, soit pendant plus de 45 ans, est prise quelque peu en otage au niveau de la région d'Aït Zikki, où les travaux de raccordement de la nouvelle conduite, susceptible de renforcer le débit pour les villages de Bouzeguène, ont été empêchés et bloqués. Cette nouvelle conduite, qui a été confiée à l'Onid pour une autorisation programme de 20 milliards de centimes, avait été décidée pour contourner celle qui traversait une partie des villages d'Aït Zikki, laquelle conduite a subi de nombreux piquages illicites et des pertes d'eau évaluées quotidiennement à plusieurs milliers de mètres cubes. Une quantité d'eau qui aurait pu profiter à la population de Bouzeguène. Selon des sources vérifiées, les responsables de la direction des ressources en eau de la wilaya de Tizi Ouzou auraient promis, par écrit, aux villageois d'Aït Zikki la construction d'un réservoir et l'alimentation de tous les foyers qui n'ont pas accès à l'eau. Les villageois avaient promis de lâcher du lest avant de changer d'avis. Aujourd'hui, il ne reste que le raccordement de la nouvelle conduite de contournement pour permettre le renforcement des capacités hydriques destinées aux villages de Bouzeguène. Il est triste de voir qu'au moment où les villageois de Bouzeguène étanchent leur soif avec des fardeaux d'eau minérale, d'autres arrosent, matin et soir, leurs vergers avec de l'eau potable sans interruption et sans compteur. Par ailleurs, le projet de renforcement de la commune de Bouzeguène à partir de Tichy-Haf est à l'arrêt en raison des oppositions qui se sont déclarées au niveau d'Ouzellaguène. Autant reconnaître que le cauchemar va encore continuer, sans que les services de l'Etat interviennent pour mettre un terme à ces oppositions récurrentes et dommageables. KAMEL NATH OUKACI