Sur les pancartes en 3 langues - français, arabe et anglais - que les manifestants ont brandies durant plus d'une heure, l'on pouvait lire notamment leur rejet du "classement pour les concours sur dossier", que l'on ne peut faire "une université avec des journaliers" et "où est l'avenir des doctorants". C'est au sein du campus Dr-Taleb, ex-Igmo, rattaché à l'université d'Oran 1, qu'une dizaine de doctorants et de détenteurs de magister ont observé un sit-in de protestation suivi d'une marche à l'intérieur de l'université. Ces diplômés, munis de pancartes, ont ainsi décidé de faire entendre leur voix pour réclamer "des recrutements directs au sein de l'enseignement supérieur". En effet, les titulaires de diplômes, comme le doctorat, le magister de l'ancien système, sont soit au chômage, faisant de petits boulots n'ayant rien à voir avec leur formation soit, pour les plus chanceux, enseignants dans l'éducation nationale ou bien vacataires dans l'université avec un salaire de 130 000 DA par an, comme nous le déclare l'un des doctorants en question. "Nous sommes vacataires et c'est comme si nous étions au chômage. Que voulez-vous faire avec 130 000 DA par an ? Nous avons fait des sacrifices pour étudier et faire aussi de la recherche dans l'enseignement supérieur, ce n'est pas une situation qui nous convient." Sur les pancartes, en 3 langues - français, arabe et anglais - que les manifestants ont brandies durant plus d'une heure, l'on pouvait lire notamment leur rejet du "classement pour les concours sur dossier", que l'on ne peut faire "une université avec des journaliers" et "où est l'avenir des doctorants". Quant à comprendre cette revendication de recrutement direct, une autre participante à l'action d'hier s'est exprimée en déclarant que "malheureusement, il n'y a pas de transparence dans les recrutements via les concours sur dossiers. Il y a un entretien et cela est utilisé pour éliminer certains candidats et favoriser d'autres". De plus, majoritairement, ils estiment que la recherche ne peut se faire que dans l'enseignement supérieur et non pas dans les entreprises, du moins au vu de la situation du pays et du secteur économique algérien. À noter que la situation de ces diplômés s'est aggravée depuis la pandémie de Covid-19, puisque les universitaires titulaires ont dû prendre bien plus de modules, à cause de la réduction du temps d'enseignement pour atteindre le volume horaire exigé, faisant de facto diminuer les postes de vacataires. Qui plus est dans l'enseignement supérieur, ces dernières années, l'ouverture de postes budgétaires est moins importante que par le passé. Après avoir observé une marche, les diplômés ont achevé leur action du jour en tenant, cette fois-ci, un sit-in à l'extérieur, juste devant l'entrée du centre universitaire ex-Igmo.