Ils sont des centaines d'enseignants vacataires à faire «tourner» l'université algérienne. Dans certaines wilayas, ils sont bien plus nombreux que les enseignants titulaires. Dans l'impasse et sans espoir de se voir recrutés, ils crient à l'injustice et demandent à être régularisés. «Nous sommes exploités pour des salaires de misère. Nos salaires frisent l'indécence, nous sommes payés de 250 à 500 DA de l' heure avec une limite de 6 heures par semaine à ne pas dépasser», dénonce l'une d'entre eux. Enseignante à l'université de Blida, cette doctorante touche 30 000 DA par an depuis cinq ans d'exercice comme vacataire. «Nous sommes des centaines à attendre pour seulement quelques postes ouverts.» Elle fait partie d'un collectif d'une quarantaine d'enseignants venus des quatre coins du pays pour observer un sit-in au siège du ministère de l'Enseignement supérieur dans la matinée d'hier. Leurs revendications : l'intégration des enseignants vacataires titulaires de diplômes de magister et de doctorat, ouvrir des concours de recrutement spécifiques pour les titulaires de magister en qualité d'enseignant assistants, passer à une rémunération mensuelle de base au lieu du payement par heure, l'accès aux stages au même titre que les enseignants titulaires. Tous ces points ont été soulevés et exposés lors d'une audience qui leur a été accordée il y a quelques jours au ministère de l'Enseignement supérieur, suite au dépôt d'un courrier de réclamation. «Le ministre de l'Enseignement supérieur, que nous avons pu rencontrer et qui nous a écoutés pendant près de 45 minutes, nous a clairement expliqué que cette problématique dépassait ses prérogatives», rapportent-ils. Une réponse dont ils refusent de se contenter. «Les problèmes et les inégalités sont profonds, notamment concernant le système LMD, nous ne pouvons pas accepter cette situation» s'insurgent-ils. Ils se disent prêts à poursuivre leurs contestations dans l'espoir de se faire entendre.