Le ministre des Ressources en eau et de la Sécurité hydrique, Karim Hasni, a fait état, jeudi à Alger, du lancement de programmes d'urgence prévoyant la réalisation de plus de 600 forages en vue d'atténuer les effets du déficit hydrique qui a affecté 20 wilayas, et ce, parallèlement à la poursuite de la réalisation de nouvelles stations de dessalement de l'eau de mer. Intervenant lors d'une plénière de l'Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales, le ministre a expliqué que son secteur avait lancé, dans le cadre des efforts visant à réduire l'impact du déficit hydrique, plusieurs programmes d'urgence pour la réalisation de plus de 600 puits dans les wilayas affectées, citant notamment Alger qui a également bénéficié de stations de dessalement de l'eau de mer, dont certaines sont entrées en service et d'autres en cours de réalisation. Ces programmes ont été lancés dans un contexte marqué par un recul de la pluviométrie, à l'origine, selon le ministre, du manque d'approvisionnement en eau potable lors de l'année 2021, particulièrement dans 20 wilayas du pays, avec un niveau réduit des eaux des barrages qui les alimentent. Selon le ministre, le taux national de remplissage des barrages s'élève actuellement à 32,26%, avec 20% dans l'ouest du pays, 16,7% dans le bassin de Chlef, 8,3% dans la région Centre et 38% dans l'Est. Le ministre a également rappelé que l'Algérie a connu de longues années de sécheresse depuis la décennie 1980, entraînant la baisse du niveau des eaux de surface dans le nord du pays de 6,5 milliards de mètres cubes à 4 milliards de mètres cubes actuellement. Pour le ministre, l'Algérie mobilise actuellement 11 milliards de m3 d'eau, dont 7,20 milliards par an destinés à l'agriculture et 3,8 milliards destinés aux besoins domestiques et industriels. Ces eaux proviennent pour moitié des eaux souterraines, 33% des eaux de surface et 17% du dessalement de l'eau de mer. Outre la réalisation de forages, une stratégie visant à faire face à "cette crise chronique et structurelle" et à "réaliser la sécurité hydrique" a également été mise au point à l'effet d'éliminer la dépendance aux eaux de surface et souterraines en les remplaçant par de l'eau de mer dessalée. Cette stratégie repose aussi, poursuit le ministre, sur le suivi de la mobilisation des ressources en eau traditionnelles et l'augmentation des capacités de stockage au niveau national à 12 milliards de mètres cubes d'ici à 2024.