La réouverture des salles des fêtes après une fermeture qui aura duré plus de 20 mois a été accueillie favorablement par les gérants de ces établissements dont beaucoup ont fait faillite car économiquement lourdement impactés par la crise sanitaire. Cependant, certaines recommandations imposées par le ministère du Commerce pour cette réouverture ne semblent pas faire l'unanimité et risquent même de compromettre cette reprise, estiment des gérants des établissements concernés. Il s'agit notamment du pass sanitaire et de la limitation d'âge à 16 ans imposés pour accéder à ces établissements. En effet, pour des représentants de ces établissements, cela va être difficile d'appliquer surtout le pass sanitaire. Et pour cause. "Nous ne pouvons pas imposer à quelqu'un un vaccin et nous ne sommes pas habilités à le faire", a estimé un gérant d'une salle des fêtes à Tizi Ouzou. "Qu'on commence par l'appliquer dans les établissements publics qui accueillent du monde tels que les théâtres, les maisons de la culture et les grandes surfaces", a-t-il poursuivi, tout en expliquant, à cet effet, qu'on ne peut pas imposer à une famille de présenter un pass sanitaire pour organiser sa fête. Pour ce propriétaire, cette mesure va encore encourager le travail informel. "Nous avons constaté que durant ces 20 mois de fermeture, des salles des fêtes sauvages activaient". Et il évoquera encore le problème de la limitation d'âge à 16 ans. "Nous estimons qu'il y a deux poids, deux mesures. Nous nous demandons comment interdire aux enfants l'accès aux salles des fêtes alors qu'ils sont quotidiennement dans les écoles et salles de sports. Une autre raison de faire fuir nos clients", a-t-il affirmé soulignant que bien qu'accueillie favorablement et que les gérants sont prêts à appliquer toutes les décisions relatives à la prévention, les deux points cités doivent, a-t-il insisté, impérativement être revus. Pour Oran, cela fait aussi des mois que les propriétaires des salles des fêtes demandaient de pouvoir reprendre leurs activités suspendues à cause de la pandémie de Covid-19. Aujourd'hui, c'est chose faite puisque le ministère du Commerce a annoncé officiellement la réouverture des salles des fêtes sous certaines conditions. Ainsi, il est exigé un engagement écrit des propriétaires de respecter l'ensemble des conditions édictées par les pouvoirs publics dans le cadre du protocole sanitaire : ouverture des salles à 50% des capacités, respect de la distanciation physique, aménagement des tables à une distance de 1,5 mètre, mise à disposition des moyens de protection et de désinfection pour les clients et les employés, et l'instauration du pass sanitaire (même si celui-ci n'est pas officiellement obligatoire). Pour l'un des membres de l'UGCAA d'Oran, cette réouverture est une bonne chose même s'il estime qu'il faut aller plus loin dans le soutien aux propriétaires des salles dont beaucoup ont été très sérieusement impactés par la pandémie. "Ils sont nombreux à avoir dû fermer et déclarer faillite, notamment ceux qui n'avaient qu'une salle sans aucune autre activité. Ils ont des dettes fiscales et parafiscales, leurs employés ont été libérés... C'est l'une des activités les plus touchées par la pandémie", indique notre interlocuteur. Toutes les salles n'ont pourtant pas été soumises aux mêmes conditions durant l'été, des mariages ayant souvent été organisés par des responsables de salles des fêtes dans des villas. Dans la wilaya d'Oran, il y aurait près de 90 salles des fêtes, dont plus de 25 ont dû déclarer faillite. Si cette mesure de réouverture satisfait bien des gérants, d'autres, au contraire, la considèrent comme un cadeau empoisonné.