Le problème de manque d'eau potable se pose toujours avec acuité au douar El-Flafla, dans la commune de Harchoune, au sud-ouest du chef-lieu de la wilaya de Chlef. Pour les habitants de cette localité rurale, depuis des années, l'eau potable n'a pas coulé des robinets de leurs foyers. "Même si nous manquons cruellement de plusieurs autres commodités dans ce douar, c'est surtout le problème de l'inexistence d'eau potable dans nos habitations qui nous tracasse le plus", explique Abderhmane, un habitant du douar, guettant l'arrivée du camion-citerne. "Nous achetons notre eau à des prix exorbitants, entre 1200 et 1500 DA, à partir des citernes tractables, chez des revendeurs qui sillonnent à longueur de journée notre douar", se plaint-il, affirmant ignorer l'origine de cette eau que son douar consomme. Pour ceux qui n'ont pas les moyens, c'est à dos d'âne qu'ils parcourent plusieurs kilomètres dans cette zone montagneuse pour remplir leurs bidons. D'autres utilisent des brouettes ou des chariots, constate-t-on. "Pourtant, les responsables de la commune de Harchoune et ceux de la daïra d'El-Karimia, sont régulièrement informés de la misère que nous vivons depuis de très longues années", dénonce à son tour Hocine, la cinquantaine, tout en sueur après avoir déchargé deux bidons qu'il a ramenés à dos d'âne dans un village voisin. Mais ce n'est pas uniquement l'eau potable qui fait défaut dans ce douar. D'après les témoignages des citoyens, le douar d'El-Flafla n'est toujours pas raccordé au réseau de gaz naturel. "En l'absence de gaz naturel, le gaz butane que nous utilisons depuis des décennies, connaît périodiquement des pénuries qui durent parfois des semaines, voire des mois, surtout pendant la période hivernale où le froid devient cruel et insupportable. Les bonbonnes de gaz butane qui se raréfient pendant l'hiver, ne se vendent qu'au marché parallèle et à des prix inimaginables, au su et au vu de tous", accusent nos interlocuteurs, pointant du doigt les élus de l'APC sortante. El-Flafla manque également d'un réseau d'assainissement pour l'évacuation des eaux usées. "Chacun de nous se trouve dans l'obligation de réaliser anarchiquement des fosses communes pour procéder quotidiennement à l'enfouissement de leurs différentes sortes de déchets ménagers et autres eaux usées, en l'absence d'un réseau d'assainissement", renchérit Abderrahmane