En consultant les comptes-rendus présentés lors des séances des APW par la direction du secteur agricole de la wilaya de Batna, un fait insolite a attiré notre attention, à savoir le nombre de chèvres dans la wilaya de Batna qui reste inchangé depuis près d'une décennie. Dans tous les rapports consultés, le nombre de 110 000 têtes n'a ni progressé ni régressé, alors que celui des moutons et des bovins a connu un changement. Notre souhait que les responsables de la DSA de la wilaya de Batna nous donnent quelque explication ou nous renseignent sur le chiffre précis existant est resté vain. selon quelques recoupements des divers témoignages des éleveurs, cette espèce de mammifères artiodactyles bovidés, de la sous-famille des caprins, est en voie de disparition dans la wilaya, et rares sont les éleveurs qui pratiquent l'élevage ou la reproduction de ces animaux. Si dans la région d'Arris, elles gambadent plus ou moins encore, dans les montagnes, au nord et à l'est de la wilaya, ces jolies bêtes au corps souple recouvert de longs poils lisses et aux pattes fines, ont déjà pris la pente du déclin. Lors de nos multiples déplacements dans la wilaya, nous avons, rarement, pu observer trois ou quatre chèvres ensemble. À notre question sur le déclin de cette espèce animale, les témoignages des éleveurs concordent : ils ont négligé cette activité au vu des nombreuses difficultés inhérentes à l'élevage de ces bêtes. Certains nous ont même parlé de sa viande, dépréciée, mais ils ont omis de signaler que la chèvre était autrefois la nourrice des pauvres par l'abondance du lait et surtout par sa qualité. Dommage que la chèvre est en train de disparaître du paysage des Aurès sans qu'on réagisse pour sa préservation et sa sauvegarde. Certainement, elle va connaître le même sort que celui des équidés. En effet, l'âne, le mulet et cheval ont presque complètement disparu. B. Belkacem