Les boulangers de la wilaya de Tizi Ouzou ont enfin décidé, hier, de mettre fin à leur grève entamée depuis deux semaines. En effet, après 15 jours d'un débrayage marqué par un mutisme total des autorités, les boulangers ont finalement opté, hier après-midi, lors d'une réunion tenue au siège de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), pour la reprise de leur activité demain, mardi, en proposant deux sortes de pain, dont un à moindre coût. Selon les explications du coordinateur local de l'UGCAA, Samir Djebbar, les boulangers ont décidé de proposer deux variétés de pain, à savoir un pain ordinaire à 10 DA et un autre, amélioré, à 15 DA. "Après leur réunion, les boulangers ont décidé de fabriquer un pain ordinaire fait à base de farine, d'eau, de sel et de levure à seulement 10 DA et un autre, préparé avec de la farine, du sucre, de l'huile, de la levure et de l'améliorant à 15 DA, ce qui est légal", a précisé Samir Djebbar, ajoutant que les boulangers seront obligés, à cet effet, d'indiquer aux clients, par voie d'affichage, que le pain à 15 DA est un pain amélioré. Cette décision des boulangers est liée, a-t-il encore affirmé, aux différentes augmentations des produits de base entrant dans le processus de fabrication du pain. Le coordinateur de l'UGCAA relève encore l'absence d'une solution définitive et durable au problème de marge bénéficiaire dont les boulangers souffrent. "Ces boulangers ne sont pas des hors-la-loi. Ils veulent seulement sauver leurs entreprises, ce qui est juste. Le métier de boulanger n'est plus rentable et beaucoup ont déjà mis la clé sous le paillasson", a expliqué, à cet effet, Samir Djebbar. De son côté, un représentant des boulangers a expliqué que désormais, deux sortes de baguettes seront proposées aux consommateurs. "Comme solution d'urgence, nous allons proposer un pain ordinaire et un autre amélioré puis, libre au client d'acheter ce qu'il souhaite. Seulement, pour ce qui est du pain à 15 DA, nous sommes dans l'obligation d'indiquer aux clients qu'il s'agit d'un pain amélioré", a-t-il insisté. Il ajoute que le pain ordinaire ne sera plus livré par les boulangers eux-mêmes dans les supérettes. "Afin de réduire nos charges, nous avons aussi pris d'autres mesures, dont celle de livrer uniquement le pain amélioré dans les supérettes. Pour ce qui est du pain ordinaire, c'est à ces commerçants de venir le récupérer", a aussi expliqué ce même représentant, pour qui ces décisions restent provisoires, et ce, en attendant de trouver des solutions durables à leurs contraintes quotidiennes.