Les derniers chiffres des contaminations au variant Omicron confirment, à Oran comme dans le reste du pays, une tendance baissière certaine, passant de 500 cas par jour il y a un peu plus d'une semaine à 140 confirmés ces jours derniers. Une courbe descendante des contaminations attendue par les médecins et autres spécialistes qui avaient situé le pic de la quatrième vague à la fin janvier-début février. Le professeur Mechbek, spécialiste en réanimation à l'hôpital Chteïbo, dédié à la Covid, abonde dans le sens d'une légère baisse des cas, comme il nous l'a confié : "Effectivement, nous commençons depuis peu à ressentir une baisse des consultations à l'hôpital Chteïbo. Pour les hospitalisations aussi nous sommes à un stade plus ou moins stable." Mais il précise néanmoins : "Actuellement nous sommes quand même à 90/100 malades hospitalisés. Les formes graves restent constantes. Les lits de réanimation, 16 en tout, sont toujours occupés. L'on pourra vraiment parler d'un creux de la vague lorsque le service de réanimation se videra." Une médecin généraliste de l'autre structure dédiée à la Covid, l'hôpital d'El-Kerma, évoque, elle aussi, une baisse des consultations mais souligne que la situation est toujours difficile en raison du nombre de membres du personnel eux-mêmes malades et en congé de maladie. Pour autant, il ne se trouvera aucun médecin et spécialiste pour recommander, dans la situation actuelle, un allègement des mesures de restriction d'autant, comme le fait remarquer le professeur Mechbek, que la vaccination n'a pas atteint le taux voulu pour assurer une immunité collective. De même, le fait que les autorités sanitaires ne prennent en compte que les cas positifs déclarés par PCR, et non ceux des scanners ou des autotests vendus en pharmacie, impose une lecture prudente des statistiques et de la tendance baissière de l'épidémie d'Omicron. Le professeur S. Lellou avait déjà estimé que la vague de contaminations au variant Omicron allait, en quelque sorte, remplacer la grippe saisonnière, prévoyant dans la foulée cette tendance baissière du fait du haut niveau de contamination de la population. D'ailleurs, l'Institut Pasteur a récemment indiqué que suite aux séquençages du virus, il s'avère qu'Omicron représente désormais 95% des variants circulant contre 5% de Delta. Quant à savoir à quel moment l'immunité collective sera atteinte par la circulation élevée du variant Omicron, là encore les spécialistes ne s'aventurent pas, reconnaissant qu'après plus de deux ans d'épidémie et quatre vagues, "il y a encore beaucoup de choses que nous ne connaissons pas sur ce virus et ses variants. En revanche, nous avons acquis de l'expérience et de l'expertise à l'hôpital, mais la meilleure des attitudes est de poursuivre les mesures et les gestes barrières pour continuer à se protéger", conclut le professeur Mechbek, lui-même à peine remis d'une contamination.