Les bombardements enregistrés hier dans l'est de l'Ukraine et les manœuvres stratégiques prévues aujourd'hui des forces russes n'augurent rien de bon dans la crise ukrainienne, la tension étant ravivée après une accalmie de quelques jours. Alors que la crise opposant les Russes aux Occidentaux autour de l'Ukraine a connu une accalmie de quelques jours, après notamment le retrait des forces russes de certaines positions frontalières, la tension a subitement remonté hier vendredi. Les bombardements ont en effet été signalés près d'un village de l'est de l'Ukraine sous contrôle de Kiev, qui y combat des séparatistes prorusses, au moment où la Russie a annoncé qu'elle allait mener aujourd'hui des manœuvres de ses forces stratégiques, avec des tirs de missiles balistiques et de croisière. Américains et Britanniques ont de nouveau accusé jeudi la Russie de chercher un prétexte pour attaquer et que le conflit entre l'Ukraine et les séparatistes prorusses pourrait en devenir un. D'autre part, les dirigeants des pays du G7 tiendront jeudi prochain une réunion virtuelle consacrée à la crise ukrainienne, selon les déclarations du porte-parole du gouvernement allemand. Pour les bombardements dont il est question à l'est de l'Ukraine, dans la région de Stanytsia Louganska, le ministre de la Défense ukrainien, Oleksiï Reznikov, a répété dans la matinée que l'armée ukrainienne ne comptait pas mener une offensive contre les séparatistes ou la Crimée annexée, mais le Kremlin a jugé hier "très inquiétante" cette flambée de violences en cours dans l'est de l'Ukraine. Moscou accusant à l'inverse Kiev de préparer une attaque contre ces territoires. Le ministre ukrainien de la Défense a, lui, dénoncé les bombardements de la veille sur Stanytsia Louganska. "La principale cible de cette attaque était des civils. C'est un crime de guerre et une provocation ouverte", a-t-il affirmé, ajoutant à l'attention des députés : "Gardez la tête froide. Les provocations ne cesseront pas." "Nous renforçons notre défense. Mais nous n'avons pas l'intention de mener une quelconque offensive", a déclaré Oleksiï Reznikov devant les députés lors d'une session parlementaire. Il a par ailleurs estimé que la Russie avait massé 149 000 soldats aux frontières de l'Ukraine, des estimations à la hausse et correspondant à celles données cette semaine par Washington. "Nous observons les unités militaires russes dont les forces terrestres s'élèvent à 129 000. Si on y ajoute la composante navale et aérienne, elles atteignent 149 000", a ajouté M. Reznikov. Américains et Britanniques ont accusé jeudi la Russie de chercher un prétexte pour attaquer et que le conflit entre l'Ukraine et les séparatistes prorusses pourrait en devenir un. Moscou dément tout projet en ce sens et annonce depuis mardi une série de retrait de ses troupes, images de trains chargés d'équipements à l'appui, mais sans convaincre les Occidentaux. C'est dans ce contexte de regain de tension que la Russie a donc annoncé hier qu'elle allait mener ce samedi, sous la supervision de Vladimir Poutine, des manœuvres de ses forces stratégiques, avec des tirs de missiles balistiques et de croisière, en pleine crise avec les Occidentaux. Des "tirs de missiles balistiques et de missiles de croisière auront lieu" dans le cadre de ces exercices, qui impliqueront des forces du district militaire Sud, les forces aérospatiales, les forces stratégiques et les flottes du Nord et de la mer Noire, selon le gouvernement russe. Ces manœuvres visent, selon la même source, à "tester l'état de préparation" des forces impliquées et la "fiabilité des armes stratégiques nucléaires et non nucléaires". Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a, pour sa part, assuré qu'il s'agit d'un "processus d'entraînement régulier" qui "a été précédé de toute une série de notifications faites à divers pays par divers canaux" et que ces manœuvres "ne doivent pas susciter d'inquiétude pour qui que ce soit". La situation en Ukraine a poussé les dirigeants des pays du G7 à programmer une réunion virtuelle prévue jeudi prochain et consacrée presque exclusivement à la crise ukrainienne, selon un porte-parole du gouvernement allemand, qui exerce cette année la présidence du G7. Elle doit aussi servir, selon le gouvernement allemand, à préparer le sommet du G7 qui se tiendra du 26 au 28 juin au château d'Elmau, en Bavière.