Les chefs d'Etat et de gouvernement discuteront de propositions visant à rechercher les moyens de stabiliser les marchés gaziers et d'en rétablir le fonctionnement à moyen et long terme, dans l'intérêt des pays producteurs et consommateurs. Les travaux du 6e sommet des chefs d'état et de gouvernement du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) débuteront aujourd'hui dans la capitale qatarie, Doha, avec la participation du président de la République, Abdelmadjid Tebboune. À cette occasion, chefs d'état et de gouvernement discuteront de propositions visant à rechercher les moyens de stabiliser les marchés gaziers et d'en rétablir le fonctionnement à moyen et long terme, dans l'intérêt des pays producteurs et consommateurs. Aujourd'hui, les pays consommateurs veulent se fournir en gaz à des prix abordables et garantir leur sécurité énergétique. Mais ils refusent de mettre la main au portefeuille, payer plus et conclure des contrats de 10, 15 ou 20 ans. Ces contrats, outre le fait qu'ils apportent des garanties suffisantes à l'exportation, avec des tarifs relativement stables, génèrent des flux de capitaux qui permettraient aux producteurs de consentir des investissements massifs, notamment dans l'amont et, partant, de pouvoir augmenter leur production gazière. Or, la crise ukrainienne – elle s'est invitée à la table des discussions à Doha – a mis en lumière la vulnérabilité de ces marchés. Elle a démontré que les risques n'y étaient pas toujours bien évalués et que de nombreux pays ne sont pas en mesure de produire plus de gaz pour pouvoir suppléer le manque de gaz russe, au cas où la Russie envahirait l'Ukraine et couperait les flux à l'Europe. En pareilles situations de défaillance du marché, le Vieux Continent risque de faire face à une crise de grande ampleur, si jamais une guerre en Ukraine éclate. Il est toutefois curieux de constater que, malgré la crise, l'Europe exprime un discours rassurant, affirmant qu'elle est en position de force. Et qu'elle peut se passer du gaz russe. En effet, les hauts responsables de l'Union européenne exhortent la Russie à prendre des mesures "concrètes et tangibles" montrant une "désescalade" des tensions autour de l'Ukraine, tout en assurant "ne pas craindre" que Moscou coupe le robinet des exportations de gaz. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a prévenu la Russie que l'UE était "capable de se passer du gaz" russe cet hiver en cas de décision de Moscou de réduire ou de cesser ses livraisons. Il est à noter que jusqu'à hier, la présence du président russe, Vladimir Poutine, au sommet de Doha, n'avait pas été confirmée. En revanche, le président iranien Ebrahim Raïssi y est arrivé hier. Le Qatar a des intérêts convergents avec l'Iran dans le secteur du gaz. Il est, par ailleurs, un proche allié des Etats-Unis. Il fait partie des pays qui soutiennent les pourparlers pour sauver l'accord sur le programme nucléaire de Téhéran, qui avaient repris fin novembre à Vienne après une longue pause, avec pour objectif de faire revenir les Etats-Unis dans le giron de l'accord de 2015 censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique, intention qu'a toujours niée la République islamique. Il est à rappeler que le FPEG compte 11 pays membres – Qatar, Russie, Iran, Algérie, Bolivie, Egypte, Guinée équatoriale, Libye, Nigeria, Trinité-et-Tobago et Venezuela — qui possèdent plus de 70% des réserves de gaz mondiales.