Cinq activistes du Hirak ont été inculpés, lundi dernier à Oran, pour des faits présumés de terrorisme par le juge d'instruction du tribunal de Benzerjeb. Ainsi, Karim Hamza Ilyès, Kacem Bensaïd, Fayçal Benali, Nabil Bahloul et Smaïl Abdelkader sont poursuivis pour "crimes de terrorisme" suivant l'article 87 du code pénal amendé. Selon l'un des avocats du collectif de défense, de nouveaux éléments établissant des liens présumés entre les cinq hirakistes et Rachad — mouvement islamiste classé en mai 2021 comme organisation terroriste — auraient été mis au jour par les services de sécurité. Interpellé le 21 février passé à El-Kerma, Karim Hamza Ilyès, qui a été placé sous mandat de dépôt, est déjà inculpé dans une affaire de subversion présumée dont le dossier est depuis septembre dernier en instruction au tribunal de Sidi M'hamed. En avril 2021, Karim Ilyès avait été présenté devant le juge d'instruction du pôle pénal spécialisé d'Oran en compagnie de plusieurs hirakistes pour tentative présumée d'ouverture d'une représentation du mouvement Rachad. L'activiste a été placé sous contrôle judiciaire alors que d'autres ont été écroués ou ont bénéficié de liberté provisoire. De son côté, le militant Kacem Bensaïd — pour lequel le juge d'instruction a prononcé la liberté provisoire lundi dernier — est derrière les barreaux depuis novembre dernier, poursuivi pour plusieurs chefs d'accusation, dont certains à caractère criminel tels que "appartenance à une organisation terroriste", "atteinte à l'unité nationale" ou "atteinte au moral de l'armée". Il lui est notamment reproché des interventions sur la chaîne de télévision privée El-Magharabia et des liens supposés avec le mouvement Rachad. Fayçal Benali, interpellé le 20 février dernier, a également été placé sous mandat de dépôt, de même que Nabil Bahloul qui a été arrêté le 22 février. Quant à Smaïl Abdelkader, activiste résidant à Alger, il a été mis sous contrôle judiciaire. Par ailleurs, 26 hirakistes ont été jugés hier au tribunal de Tlemcen pour "attroupement non armé" et "violation des mesures du protocole sanitaire". Les accusés avaient été interpellés et relâchés le vendredi 26 février 2021, au lendemain de la commémoration du 2e anniversaire du Hirak, par les services de police qui voulaient prévenir toute manifestation. Lors du procès, les six accusés qui se sont présentés ont rejeté les chefs d'accusation, certains affirmant avoir été interpellés alors qu'ils étaient de passage dans le centre-ville. Le procureur de la République a requis une année de prison ferme et 100 000 DA, alors que la défense a plaidé la relaxe. Le verdict sera connu dans deux semaines.