Le tribunal correctionnel de Sénia, Oran, a rendu son verdict dans le procès des 11 hirakistes jugés le 25 septembre dernier pour "rassemblement non armé", "outrage à corps constitués" et "offense au président de la République". L'ensemble des accusés a obtenu la relaxe pour les deux premiers chefs d'inculpation et neuf condamnés à 20 000 DA d'amende avec sursis pour "offense au président de la République". Belkacem Maza, Kacem Bensaïd, Abdelhadi Abbès, Bendiar Maâmmar, Karim Ilyès et leurs compagnons avaient été poursuivis pour avoir pris part à un bref sit-in organisé à Sénia le 8 septembre 2020, dont des images avaient été diffusées sur les réseaux sociaux. Les services de sécurité qui n'avaient pas pu interpeller les suspects sur place ont exploité le live pour identifier les participants à la manifestation et engager les procédures judiciaires. Lors du procès, plusieurs accusés ont nié leur participation au sit-in même s'ils ont insisté sur leur attachement au mouvement populaire. "Certains, comme moi, ne figurent pas sur la vidéo, mais ont tout de même été cités en raison de leur appartenance au mouvement", a relevé Kacem Bensaïd, figure active du Hirak oranais, qui se trouve actuellement en détention préventive dans le cadre d'une nouvelle affaire. Le représentant du parquet a requis six mois de prison ferme et 50 000 DA d'amende pour chacun des accusés, tandis que les avocats de la défense ont plaidé la relaxe en dénonçant de graves violations de la loi, notamment le non -respect des procédures appliquées au rassemblement non armé. "Comment parler de rassemblement non armé quand les accusés ne sont pas interpellés sur place ?" s'est étonnée la défense qui a également dénoncé l'exploitation, sans réquisition du procureur de la République, des données numériques du téléphone de l'accusé ayant retransmis le live.