En parallèle à la rentrée sociale, Oran enregistre, depuis hier, la reprise des procès intentés contre des citoyens pour leur activisme dans le Hirak. Hier matin, un premier procès a ainsi été reporté au 25 octobre prochain par le tribunal correctionnel de Sénia en raison de l'absence de B. Nour El-Houda, une des 11 hirakistes poursuivis pour "rassemblement non armé", "outrage à corps constitués" et "offense au président de la République". Selon l'un des avocats de la défense, les faits remontent au début de l'été, lorsque des irréductibles du Hirak oranais ont entamé une marche dans la localité de Sénia, loin du verrouillage opéré par les services de sécurité dans le centre-ville d'Oran et des risques d'interpellation. À peine la manifestation engagée, des véhicules de police ont pourtant surgi, contraignant les protestataires à se disperser pour éviter les inévitables arrestations. Plus tard, une vidéo postée sur les réseaux sociaux par l'un des marcheurs sera exploitée par les services de sécurité pour identifier les participants à la manifestation et engager des poursuites judiciaires. Du reste, toutes les personnes concernées sont connues pour leur activisme dans le Hirak et pour avoir déjà comparu pour des faits similaires : Kacem Saïd, Abdelhadi Abbès, Belkacem Maza ou encore Bendiar Maâmmar et Karim Ilyès ont, en effet, déjà eu maille à partir avec la justice. Certains sont également poursuivis dans le cadre d'autres dossiers liés au Hirak. Parmi eux, le jeune Karim Ilyès qui doit répondre de terrorisme, crimes tendant à troubler l'Etat et complot contre l'intégrité du territoire national dans le cadre de l'affaire dite de la tentative présumée de création d'une cellule du mouvement Rachad. Désormais instruit par le tribunal de Sidi M'hamed après le dessaisissement du pôle pénal spécialisé d'Oran, ce dossier implique 10 autres personnes dont trois ont été placées en détention préventive en avril dernier. Autre accusé poursuivi par le tribunal de Sénia, Belkacem Maza, greffier à la cour de justice d'Oran, condamné en avril 2021 à six mois de prison avec sursis pour "outrage à corps constitués" et "discrédit de décisions juridictionnelles". Son procès en appel est prévu pour demain mercredi 6 octobre. Ce même jour, cinq autres hirakistes devront se présenter au tribunal correctionnel de Fellaoucène. B. Chaïma, B. Safia, C. Abdelkader, A. Ahcène et B. Nebia devront, en effet, répondre d'incitation à attroupement non armé, trouble à l'ordre public et non-respect du protocole sanitaire. Leur tort est visiblement d'avoir pris part à une manifestation de protestation citoyenne.