Pas moins de 86 travailleurs de l'entreprise publique économique (EPE) Simob de Beni Saf, filière du groupe public des industries Divindus, observent, depuis mercredi dernier, une grève illimitée. Ces derniers réclament les 5 mois des salaires qu'ils n'ont pas perçus, depuis novembre dernier à ce jour. Lors d'un sit-in organisé dans la matinée de lundi devant l'entreprise, le secrétaire général de la section syndicale des travailleurs de l'entreprise, Bensafi Mohamed, a dénoncé la façon de gérer de la direction de l'unité avec l'absence d'un plan de charge, en plus du manque de volonté de prospecter des marchés qui puissent faire fonctionner l'usine. "Simob ne compte que sur la seule ressource provenant d'un marché contracté avec une société indienne depuis déjà cinq ans. On a l'impression que la direction de l'unité refuse de prendre une décision pour sauver l'entreprise de cette crise", nous a-t-il indiqué. Selon le représentant des travailleurs, au lieu de faire des efforts pour trouver des marchés avec des entreprises de construction de logements et d'équipement, la direction s'est contentée d'une solution palliative en proposant un travail à temps partiel, soit trois jours sur cinq, dans une logique d'usine improductive. Une proposition que les travailleurs rejettent carrément d'autant plus que, selon notre interlocuteur, "les travailleurs sont déjà pénalisés avec un temps d'activité de 5 heures par jour en plus de la suppression du droit de panier repas, alors qu'on songe à limiter le temps de travail à 4 heures par jour seulement, soit de 8h à midi, qui réduisent le salaire déjà érodé par le pouvoir d'achat". Par esprit d'équité, nous avons tenté, en vain, de prendre attache avec le directeur de l'unité dans l'espoir de nous éclairer et d'obtenir sa version de ce conflit qui a amené les travailleurs à recourir à la grève, afin de manifester leur désappointement et d'interpeller les pouvoirs publics pour une intervention rapide pour débloquer ce conflit qui pénalise les travailleurs et leurs familles et ce, à quelques jours du Ramadhan. L'on apprend, par ailleurs, la présence du directeur général du groupe des industries locales Divindus qui a fait le déplacement d'Alger pour débloquer la situation. D'ailleurs, la réunion, qui a regroupé pendant trois heures (11h-14h) les deux responsables et les membres du bureau du syndicat, s'est terminée en queue de poisson en l'absence de solution, comme nous l'a confirmé M. Bensafi, qui nous a confié que le point relatif au travail à temps partiel défendu par l'administration a été le nœud gordien qui n'a pu être tranché.