Le ministre de l'Habitat, Mohamed Tarek Belaribi, qui a effectué, hier, une visite d'inspection de son secteur dans la wilaya de Tizi Ouzou, a donné son feu vert pour la mobilisation des fonds nécessaires à la prise en charge du gigantesque glissement de terrain qui menace depuis plus d'une dizaine d'années la ville d'Aïn El-Hammam. Lors de la présentation de la situation de ce glissement qui menace le cœur même de cette ville, la direction de l'urbanisme de la wilaya a évalué l'enveloppe nécessaire à la prise en charge de ce glissement à 600 millions de dinars, soit 350 millions de dinars pour la phase de démolition des immeubles évacués, 50 millions de dinars pour réaliser l'étude de stabilité, de confortement et d'aménagement du boulevard touché, et enfin, 200 millions de dinars pour prendre en charge les travaux de remise en l'état. Après avoir pris connaissance de l'ampleur des dégâts, le ministre a immédiatement donné son accord pour financer la démolition et l'étude, soit les deux premières phases qui totalisent un montant de 400 millions de dinars. "J'estime, en ce qui concerne la troisième phase, que 200 millions de dinars seront insuffisants pour prendre en charge les travaux d'aménagement, de confortement et de remise en l'état, je préfère donc attendre que l'étude soit finalisée et que le montant réel des travaux soit connu pour mobiliser les fonds nécessaires", a expliqué le ministre de l'Habitat. Selon l'état de la situation présenté par la direction de l'urbanisme, un montant de près de 400 millions de dinars a été déjà dépensé depuis la réapparition de ce glissement en 2006. Ce montant a concerné le financement de deux études en 2007 et en 2011, la démolition de 7 immeubles, à savoir 3 bâtiments publics, 3 constructions privées et un marché couvert en 2009, puis une autre opération de démolition de quatre autres immeubles, puis encore le confortement de plusieurs talus pour stabiliser, un tant soit peu, la superficie de deux hectares concernée par le glissement au centre-ville. En revanche, lors de la séance consacrée à cette affaire, aucun mot n'a été soufflé concernant la prise en charge des occupants des immeubles évacués en urgence début janvier dernier. Selon la direction de l'urbanisme, 128 logements, répartis sur 26 immeubles – soit 15 bâtiments APC-Cnep et 11 constructions privées – ainsi que 310 locaux commerciaux sont concernés par cette évacuation décidée par les autorités sur la base d'un rapport des services du Centre de diagnostic et d'expertise (CDE), qui a alerté sur "l'imminence d'un péril" et qui a appelé à une urgente évacuation des lieux et à une démolition des immeubles menacés. À noter que lors de sa visite d'hier à Tizi Ouzou, le ministre de l'Habitat a, outre la visite du nouveau stade de 50 000 places dont il a annoncé la reprise des travaux début avril, procédé à la pause de la première pierre pour la réalisation de 1 354 nouveaux logements AADL et visité un projet de 80 logements LPP fraîchement livrés à leurs acquéreurs. Selon un état du secteur du logement à Tizi Ouzou, qui a été présenté par le directeur du logement et des équipements publics, le programme actuel dans la wilaya s'élève à 42 637 logements, tous segments confondus, dont 28% sont achevés, 35% sont en cours de réalisation, 27% ne sont toujours pas lancés et 10% sont carrément à l'arrêt.