Lors de la 3e session ordinaire de l'APW de Batna, une bonne initiative a été entreprise par l'organisation d'une exposition d'arts plastiques (peinture et sculpture) dans le hall de la wilaya. Plusieurs artistes et sculpteurs de la ville y ont été invités. S'ils n'ont pas été dédaignés par certains responsables, élus et hommes de presse (peut-être involontairement ou par manque de goût aux arts plastiques), ceux-ci n'ont pas jugé utile d'aller admirer, ou tout simplement de jeter un regard sur les œuvres des artistes et s'enquérir de leurs conditions de vie. Dommage que ces belles œuvres artistiques, constituées de jolies sculptures et de toiles artistiques de dimensions variables et de courants picturaux différents, et que rarement l'œil a vu de meilleur, aient mérité une telle attitude de morgue, dans la région des Aurès où la beauté avait été toujours vénérée. Rencontré sur les lieux, après la lecture et le débat du dossier du budget complémentaire 2005, en train de ranger ses œuvres artistiques, très affecté par le désintérêt, la froideur et l'insensibilité à l'égard des œuvres exposées, l'un des artistes exposants ce jour-là, s'est confié à notre journal : “Uniquement le wali, le P/APW et quelques accompagnateurs sont passés admirer notre travail ; en revanche les autres, la majorité d'entre eux ont préféré discuter que de venir jeter un coup d'œil sur notre production artistique.” Après un silence qui en dit long, il ajoute : “Vous savez que la chose qui blesse le plus un artiste, ce n'est pas que l'on ne lui achète pas ses œuvres, mais l'indifférence et le désintérêt envers ses œuvres.” Un adage des Aurès ne dit-il pas : “El ghalta tarjaâ min tellis” (la faute revient du panier), dans le sens : “L'erreur se corrige !” Sans animosité, aucune ! Essayons, la prochaine fois, de montrer beaucoup de déférence (politesse et respect) pour nos artistes. Il est à noter le bon geste de galanterie du P/APW, qui est venu, après l'heure du repas, témoigner, à la dame artiste Zidani Karima, de la gratitude pour les efforts qu'elle déploie en enseignant le dessin aux enfants du CEM Benchadi et en promouvant l'art pictural dans les Aurès. Voilà la meilleure récompense pour un artiste, celle de reconnaître son art. B. Belkacem