“Si l'idée de la création d'une chaîne télé franco-allemande est née du souhait de réconciliation entre l'Allemagne et la France, il en est de même pour l'Algérie et la France. L'idée du lancement d'une télé algéro-française est bien avancée et conçue dans cette même volonté de réconciliation entre les deux pays. La partie algérienne est prête et nous annoncerons ce lancement le moment venu.” Ces propos sont de Hamraoui Habib Chaouki, président-directeur général de l'ENTV, tenus lors de la conférence de presse d'hier, organisée à l'occasion de la semaine d'Arte à Alger qui se déroulera jusqu'au 3 décembre. Présent également à cette rencontre, Jérôme Clément a souligné l'intérêt que porte la chaîne franco-allemande Arte, dont il est le président, à ce projet qui fait l'objet, dira-t-il “d'un examen attentif”. Ainsi donc, une coopération en appelle une autre et la télévision comme moyen de surpasser les tragédies de la guerre. “Nous les Allemands, nous avons vécu le débarquement des alliés, lors de la Seconde guerre mondiale, comme une invasion alors que pour les français cela annonçait la libération. Alors, et afin de vaincre la mémoire, nous avons réalisé en commun un documentaire sur le débarquement”, a déclaré de son côté Gottfried Langenstein, vice-président d'Arte. Cette volonté de coopération est d'autant plus forte qu'Arte semble “bien vue” par les téléspectateurs algériens. Sur ce chapitre, Jérôme Clément citera les résultats d'une enquête effectuée, en 2003, par l'université anglaise d'Oxford. Il en ressort que 2,8 millions de nos concitoyens regardent Arte plus d'une fois par semaine et 8,5% des personnes interrogées, âgées de plus de quinze ans, en suivent les programmes tous les jours. D'ores et déjà la coopération entre Arte et l'ENTV a commencé, hier, par un programme de formation au profit des techniciens de la Chaîne nationale. Seront ainsi abordés des sujets ayant trait à la charte graphique, à l'habillage d'une chaîne, au design acoustique, au médiaplanning, au son et enfin au graphisme. Un autre programme, qui débutera le 1er décembre, sera destiné aux producteurs indépendants. SAMIR BENMALEK