Les chauffeurs de taxis comptent organiser un sit-in devant le siège de la wilaya, le 26 du mois en cours, et n'excluent pas de recourir à un mouvement de débrayage. Suite aux nombreuses correspondances adressées à la direction des transports, au ministre de tutelle et aux différentes autorités locales, portant sur la “situation anarchique et la dégradationprogressive”, qui sévissent dans le secteur du transport par taxis, le syndicat de la profession lui a lancé, le 28 janvier dernier, dans un rapport détaillé, un dernier ultimatum pour qu'elle réponde à leurs revendications. Pour cela, ils comptent observer, le 26 février prochain, un sit-in devant le siège de la wilaya, auquel vont participer environs 600 taxieurs, comme on prélude à une éventuelle grève générale et ouverte. “La mauvaise gestion, les passe-droits, les dépassements et le laisser-aller que le syndicat attribue aux responsables du secteur, qui ont laissé le pourrissement s'installer” ont fait monter le ras-le-bol d'un cran dans la profession ; et le syndicat, par la voix de son leader Ouled Meriem Fethi (Ugta), espère que cette ultime action “attirera l'attention du wali, afin que la loi et les règlements qui régissent cette profession soient, enfin, observés”. Notons que les taxieurs de Annaba affiliés au syndicat et qui pourraient être suivis par ceux des huit autres wilayas de l'est du pays, tellement le secteur est gangrené, ont soulevé de nombreux points de revendication, tels l'octroi non réglementé des licences et le prix exagéré de la location de ces dernières, qui est monté en quelques années de 2 000 à 7 000 DA. L'anarchie est telle que l'on compte, selon notre interlocuteur, “18 000 détenteurs de carnets de chauffeur pour un peu moins de 3 000 licences d'exploitation. De nombreuses personnes s'érigent en chauffeurs de taxi, comme les travailleurs de la Fonction publique, à leur sortie des bureaux, des particuliers et même des commerçants, avec les comportements que l'on connaît et que le citoyen reproche à la profession”. “À ce sujet, l'ex-wali aurait demandé d'ouvrir une enquête aux responsables du secteur et qui n'a jamais été effectuée.” Un autre point relevé par le Sntt concerne la situation de la station Sidi-Brahim (longues distances), de plus de 800 véhicules par jour “étrangers”, alors que ceux de Annaba qui desservent les mêmes lignes ne sont qu'au nombre de 200, une autre situation qui porte préjudice aux taxieurs, pour un manque à gagner certain. Hafiza M.