“Nous condamnons fermement le harcèlement judiciaire dont sont victimes les journalistes algériens et le caricaturiste Ali Dilem en particulier. Ce dernier cumule, à ce jour — toutes peines confondues — plus de neuf ans de prison. Aujourd'hui, les tribunaux sont engorgés par les affaires de presse”, a estimé jeudi reporters sans frontières dans un communiqué. La cour d'appel d'Alger a condamné, le 11 février dernier, le caricaturiste Ali Dilem à une année de prison ferme et 50 000 DA d'amende pour une dizaine de caricatures du président Abdelaziz Bouteflika, parues dans le quotidien Liberté, aux mois d'octobre et de novembre 2003. “Nous restons attentifs à tous les autres procès de journalistes en cours, car tant que les amendements du code pénal relatifs à la diffamation ne seront pas abrogés, l'Algérie continuera à mettre ses journalistes derrière les barreaux. Deux d'entre eux font les frais de cette politique liberticide, Mohamed Benchicou et Bahir Larabi”, a conclu RSF. Contacté par Reporters sans frontières, l'avocat de Ali Dilem, Khaled Bourayou, a déclaré qu'“il déplorait aujourd'hui que le métier de journaliste soit un métier à haut risque pénal et que le simple fait d'être journaliste suffit pour être condamné”. La cour d'appel a également eu à traiter, mercredi, une autre affaire relative à une caricature de Dilem, sur le massacre de 21 soldats algériens par des terroristes. Le tribunal de première instance l'avait condamné, le 23 décembre 2003, à 4 mois de prison avec sursis. Le verdict est prévu pour la semaine prochaine. À ce jour, Ali Dilem est poursuivi dans 24 affaires de presse. Synthèse S. T.