Sourires crispés pour Silvio Berlusconi, sérénité teintée de malice pour Romano Prodi : les deux prétendants à la direction de l'Italie se sont affrontés mardi soir au cours de leur premier duel télévisé de la campagne des législatives des 9 et 10 avril prochain. Aucune nouvelle annonce et aucun slogan choc n'ont été formulés au cours des 90 minutes du débat, dominé par Romano Prodi sur le fond et sur la forme. Silvio Berlusconi est, en effet, souvent apparu sur la défensive et a été plusieurs fois rappelé à l'ordre par le médiateur pour avoir dépassé les temps impartis pour les réponses. Lors de sa dernière intervention, Silvio Berlusconi s'est plaint des règles “très strictes” qui ont encadré cette confrontation et qui ne lui ont pas permis de répliquer de manière directe à son interlocuteur ni d'expliquer son programme. Il a néanmoins clamé avoir remporté ce premier duel télévisé à son retour à son domicile. Face à lui, Romano Prodi s'est rapidement détendu et s'est permis plusieurs piques. “Après cinq ans de gouvernement, vous parlez comme un opposant”, a-t-il lancé à son rival qui dénonçait l'héritage légué par la gauche à son retour au pouvoir en 2001. “Qu'avez-vous fait en cinq années de gouvernement ? Seulement des choses qui étaient dans votre intérêt”, a-t-il asséné. Peu après, il a rappelé à l'ordre Silvio Berlusconi qui l'accusait d'être “un homme de façade pour une coalition divisée”. “Nous avons besoin de faire repartir le pays”, a-t-il conclu. “Nous pourrons le faire si nous faisons renaître le sens de la solidarité”, a-t-il ajouté après avoir plaidé pour que “l'éthique du devoir” soit rétablie en Italie.