L'Algérie vient de vivre une fin de semaine sanglante. De Blida à Jijel, en passant par Boumerdès, des citoyens ont été tués, entre jeudi et vendredi, par des groupes terroristes. Cette recrudescence d'actes terroristes est imputée au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). S'il faut reconnaître que la situation sécuritaire s'est sensiblement améliorée ces dernières années, les capacités de nuisance d'une organisation terroriste telle que le GSPC existent toujours. Les attaques terroristes de ce week-end le prouvent, si besoin est. À Bouarfa, près de Blida, quatre bergers ont été assassinés. À Boumerdès, deux attaques terroristes distinctes ont visé, d'un côté, l'élu de la commune de Benchoud et, de l'autre, deux jeunes de Sidi Daoud. Six militaires ont été, par ailleurs, grièvement blessés par l'explosion d'une bombe artisanale dans la région de Jijel. Il semble, aujourd'hui, que le GSPC est décidé à marquer, à sa manière, la mise en œuvre des dispositions de la charte. Les “irréductibles” du GSPC avaient signifié une fin de non-recevoir aux propositions contenues dans la Charte pour la paix et la réconciliation nationale avant même le référendum du 29 septembre dernier. Ces attaques terroristes interviennent toutefois à un moment charnière dans les annales du GSPC. L'organisation terroriste est elle-même minée par des dissensions internes entre les détracteurs et les partisans de la charte. Entre ceux qui veulent bénéficier des dispositions prévues, et revenir dans leurs foyers, et ceux qui veulent poursuivre leurs activités terroristes coûte que coûte. La situation est telle aujourd'hui dans les maquis terroristes que, aux dires de repentis, les rangs du GSPC sont “divisés” avec en prime une lutte antiterroriste qui ne baisse pas pour autant. À tel point que le GSPC peine à “recruter” de nouveaux partisans sur le territoire national. Les connections du groupe salafiste avec les groupes terroristes de la région sahélienne et son affiliation à Al-Qaïda lui permettent, selon des sources sécuritaires, de faire appel à des éléments étrangers. Des terroristes de différentes nationalités sont présents actuellement en Algérie. “Des Tunisiens, des Mauritaniens, des Nigériens, des Marocains et des Maliens”, précisent nos sources. Une situation qui inquiète les services de sécurité. La politique d'internationalisation du GSPC et l'accessibilité de nouvelles nationalités dans ses rangs démontrent les difficultés rencontrées par le Groupe salafiste pour trouver de nouveaux partisans au sein de la population algérienne. L'organisation n'hésite plus, non plus, à “embrigader” des mineurs pour perpétrer ses attaques. Le maire de Benchoud a été froidement abattu par un collégien de 16 ans. De plus, la mise en œuvre des dispositions de la charte offre une occasion politique trouvée aux groupes terroristes pour faire parler d'eux. En redoublant de violence et de terreur, ces groupes tentent d'occuper le devant de la scène pour signifier leur présence, leur rejet du projet présidentiel et minimiser l'impact des redditions. Samar Smati