Cette femme de 28 ans a vécu plus de dix ans au maquis. Une jeune femme de 28 ans, après avoir vécu plus d'une dizaine d'années dans le maquis, a été arrêtée dans la nuit de mardi à mercredi, en compagnie de sept enfants, par les éléments de l'Armée nationale populaire au lieu-dit Targua, dans la zone boisée de Soualah, dans la commune de Tréat, 30 km à l'ouest de Annaba, apprend-on de sources sûres. Il s'agit de Ouaouadj Bahidja, originaire de Kerkera, un village situé à 10 km de la ville de Collo (Skikda). Tentant en cette nuit “fatale” de rejoindre l'une des casemates dans le mont Echhiba de l'Edough à Annaba, la jeune femme était accompagnée de ses enfants dont un bébé âgé de quelques mois seulement. Alertés par les cris du bébé, les éléments de l'ANP, qui patrouillaient non loin du campement militaire fixe, installé sur les hauteurs de Aïn Mezaine, sur la route reliant Tréat au village touristique de Chetaïbi, ont rapidement bouclé les lieux et ont aperçu enfin la femme et ses enfants cachés dans les buissons. Les sept bambins, des garçons et des filles, dont l'aîné est âgé de neuf ans, sont la progéniture de plusieurs “ex-émirs” de la région, précisent nos sources. Il faut savoir à ce propos, ajoutent nos sources, que dès qu'un terroriste est abattu, son “épouse” est systématiquement “reprise” par un autre. Ainsi donc, cette femme, qui a rejoint au début des années 90 les maquis du massif de Collo, puis les monts de l'Edough de Annaba, aurait épousé, dit-on, quatre “émirs”. Les enfants ont été retrouvés dans un état lamentable par les militaires. Depuis leur naissance, ils vivaient, semble-t-il, dans les maquis en compagnie de leur mère et des groupes armés terroristes. Vraisemblablement, cette femme, à l'instar de toutes les autres qui ont connu le même sort dans les maquis, va bénéficier des mesures prévues dans le cadre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Sauf que le fait qu'elle a été l'épouse de quatre “émirs” successifs, le problème de la paternité de ses sept enfants ne manquera pas de se poser. Ce qui va constituer un véritable casse-tête pour la justice. Par ailleurs, il faut rappeler que dans la soirée de dimanche, les forces sécuritaires combinées (ANP et éléments de la gendarmerie de la brigade de Berrahal) ont réussi à neutraliser, à la sortie de Berrahal, 30 km à l'ouest de Annaba, un terroriste âgé d'une quarantaine d'années et à récupérer son arme automatique, une kalachnikov. Son corps est actuellement en cours d'identification à la morgue du CHU Ibn-Rochd d'Annaba. B. BADIS