Resume : Youcef se rend chez Karima et trouve la maison vide. Où est-elle donc passée ? Il pense la retrouver dans la vieille maison parentale. Il remonte dans son véhicule et décide d'attendre le matin. Oui, il ne bougera pas d'ici avant d'avoir vu Karima, ou du moins d'avoir de ses nouvelles. Exténué, il s'endort sur le volant, et ce n'est que vers les premières heures du matin, alors que le soleil commençait à darder ses rayons, qu'il ouvre les yeux. Il entend le chant lointain d'un coq et remarque les quelques fenêtres des maisons déjà grandes ouvertes. Une vieille femme sort par une petite porte et se met à nettoyer à grande eau devant sa maison. Il était presque 6h. Ici, dans cette petite bourgade, les gens sont matinaux. Va-t-il sonner chez Karima ou attendra-t-il encore un peu ? Il n'hésite plus et, claquant la portière de sa voiture sous le regard curieux de la vieille femme, il se dirige vers la villa aux géraniums et appuie sur la sonnerie. N'obtenant pas de réponse, il se met à taper des deux mains sur la grande porte en bois. Une fenêtre s'ouvrit au premier étage et Karima, encore ensommeillée, se penche pour voir qui la tirait ainsi de son sommeil. Elle en resta bouche bée.. - Toi ? Il lui sourit, et elle dévale quatre à quatre les escaliers pour lui ouvrir. - Toi ? Comment as-tu fais pour me retrouver ? - L'Amour retrouve toujours son chemin. Et moi je suis le fou, le mendiant de l'amour. Il tendit les mains comme pour demander l'aumône. - M'offriras-tu ton cœur cette fois-ci ? Sans hésiter, Karima se jette dans ses bras. Il la serra très fort. - Ne me dit pas que tu as passé la nuit sous ma fenêtre ? - Chut, mon amour. Je passerais la nuit en enfer s'il le faut pour être avec toi. Elle se dégage de son étreinte et le regarde. - J'ai appris par les journaux que tu as réussi à redémarrer. Je suis heureuse pour toi. - Je ne suis pas heureux, moi. Pas sans toi, Karima. Elle s'approche de lui et se met à jouer avec les boutons de sa veste. - J'ai divorcé. J'ai pu finalement prendre la décision de divorcer. Il y a quelque mois, Salah m'a accordé le divorce, mais ne m'a laissé aucun sou. - Et comment fais-tu pour vivre ? Elle avale sa salive et lance : - Je fais des travaux de saisie pour une agence. Et je peux m'estimer heureuse d'avoir cette maison, sinon je ne sais pas ce que je serai devenue. Y. H. (À suivre)