La capitale continuera en 2007 à subir de sérieuses restrictions en alimentation en eau potable, si le déficit pluviométrique persiste l'an prochain. Alger va-t-elle connaître le scénario du début des années 2000 où la population algéroise était devenue l'otage de la politique de gestion catastrophique du secteur de l'eau ? La capitale souffrait d'une grave pénurie d'eau en raison de la sécheresse, obligeant les pouvoirs publics à décider un programme d'urgence pour éviter que la colère des usagers ne tourne en confrontation avec les autorités. Les leçons du passé n'ayant pas été tirées, Alger subit de nouveau après des années de disponibilités hydriques importantes des restrictions en matière d'alimentation en eau potable. Les pouvoirs publics ont certes rassuré la population. Alger maintiendra le rythme de distribution quotidien de l'eau d'ici à l'été avec cependant des plages horaires plus réduites. Mais comment a-t-on pu encore une fois pénaliser la population pour défaillance des pouvoirs publics ? En effet, si les travaux de transfert à partir du barrage de Taksebt n'avaient pas connu plusieurs années de retard, Alger serait alimentée en eau H24 et serait moins vulnérable aux aléas pluviométriques. La défaillance des pouvoirs publics se situe également dans les lenteurs dans la réalisation du barrage de Koudiat-Acerdoune. Il devait être prêt au début des années 2000. Les travaux de ce barrage ont été retardés par une mauvaise étude qui a obligé la société allemande Razel à rallonger les délais de réalisation. Le site d'implantation de l'ouvrage était exposé aux glissements de terrain, conduisant l'entreprise de réalisation à conforter l'ouvrage par des travaux supplémentaires qui n'étaient pas prévus initialement par le contrat. Mais que représente cet ouvrage pour l'alimentation en eau de la capitale ? Il constitue aujourd'hui une sérieuse alternative. Car ce barrage présente l'avantage de transférer ses eaux par dérivation, c'est-à-dire sans travaux d'adduction, vers le barrage de retenue Béni Amrane. Avant d'alimenter le barrage de Keddara, principale source d'alimentation en eau de la capitale. Longtemps considéré comme un ouvrage de sécurité pour Alger, il ne fait plus partie du schéma d'alimentation en eau de la capitale. Alors que dans les périodes critiques, il peut couvrir une bonne partie des besoins et d'Alger et des communes de Bouira. Mais là également, un contentieux allait retarder l'achèvement des travaux du barrage de Koudiat-Acerdoune. Une société italienne aurait contesté l'attribution du contrat à la firme Razel et aurait obtenu gain de cause, entraînant l'arrêt du chantier. Ces défaillances restent jusqu'à présent impunies. Les Algériens continueront donc d'être les victimes de ces erreurs de gestion. En attendant que les grosses usines de dessalement, en particulier celles d'El-Hamma, de Fouka et de Cap-Djinet ne viennent soulager la population. N. Ryad