Le président américain a promis hier une nouvelle politique pour l'Irak dans les jours à venir au moment où même des membres de son parti, les républicains, s'opposent à une escalade d'une guerre de plus en plus impopulaire. Dans une tribune au Wall Street Journal à la veille de la rentrée parlementaire, M. Bush définit ses priorités : parvenir à une victoire en Irak et rendre permanentes des baisses d'impôt votées par le Congrès républicain en 2001, deux questions sur lesquelles le chef de l'Exécutif et la nouvelle majorité démocrate au Congrès s'opposent. Sur l'Irak, M. Bush promet une nouvelle stratégie pour un pays déchiré par les violences interconfessionnelles et où les Américains ont déjà perdu quelque 3 000 hommes sans qu'une issue au conflit soit en vue. “Dans les jours qui viennent, je vais m'adresser à notre nation pour définir une nouvelle stratégie et aider le peuple irakien à prendre le contrôle de la situation en matière de sécurité et hâter la venue du jour où le gouvernement irakien aura un contrôle total de ses affaires”, écrit-il. “En fin de compte, les Irakiens doivent résoudre les questions les plus urgentes qui se présentent à eux. Nous ne pouvons pas le faire à leur place. Mais nous pouvons aider l'Irak à vaincre les extrémistes, chez lui et à l'extérieur, et nous pouvons l'aider à trouver le ballon d'oxygène qui permettra à son jeune gouvernement d'assumer ses responsabilités”. Le Président ajoute que si la démocratisation échouait en Irak et que “les extrémistes l'emportaient, les ennemis de l'Amérique seraient plus forts, plus meurtriers et encouragés par notre défaite”. Le Président a déjà dit qu'il examinait “toutes les options” en Irak, y compris d'y augmenter la présence militaire américaine. La plupart des démocrates, mais aussi des dirigeants républicains et le commandant des forces américaines à Bagdad, le général George Casey, ont mis en garde contre un renforcement du contingent des Etats-Unis. Le président Bush appelle cependant à dépasser les clivages politiques si les Etats-Unis veulent l'emporter. “Les chefs des deux partis comprennent les enjeux de cette lutte. Nous avons maintenant l'opportunité de construire un consensus pour combattre et gagner la guerre”, a-t-il ajouté. “Nous pouvons prouver au peuple américain que les républicains et les démocrates peuvent se mettre d'accord pour trouver les moyens de permettre à l'Amérique de devenir une société plus sûre, plus prospère et pleine d'espoir”. “Et nous montrerons à nos ennemis que le débat ouvert qu'ils considèrent comme une faiblesse fatale est la grande force qui a permis aux démocraties de prospérer et de réussir”, a-t-il conclu. R. I./Agences