Les ministres candidats pour la députation ne bénéficieront pas des moyens de l'Etat durant la campagne électorale pour les législatives du 17 mai prochain. C'est le Chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, qui a élaboré une instruction dans ce sens. Invité, hier, de la radio Chaîne III, Abdelaziz Belkhadem a expliqué : “J'ai donné instruction en tant que Chef du gouvernement mais aussi en tant que SG du FLN puisque nous avons 14 ministres candidats pour les législatives pour que les ministres n'utilisent pas les moyens de l'Etat lors de la campagne électorale.” En d'autres termes et à partir d'aujourd'hui, date d'ouverture officielle de la campagne électorale, les ministres candidats continueront à exercer leur fonction gouvernementale, mais sans pour autant bénéficier de ce statut pour les besoins de leur candidature. Belkhadem est revenu, hier, sur les conditions ayant présidé à la sélections des candidats FLN à la députation : “Il y a eu une première évaluation des candidatures au niveau des kasmate, une seconde au niveau de la direction politique qui a permis de trancher sur la liste des postulants pour le poste de député”, souligne-t-il à ce propos tout en précisant que l'évaluation politique des candidats à la députation s'est faite sur la base d'un certain nombre de critères. Il s'agit, dit-il, “de la fidélité au programme du parti, de l'engagement militant, de la capacité de mobilisation, des relations avec le citoyen”. Interrogé sur la contestation née de cette confection des listes électorales, l'hôte de la Chaîne III estimera que “la contestation est mineure”. “Il est normal, dit-il, que les gens contestent quand ils ne sont pas retenus sur les listes”. Et de relever : “Je comprends la colère de quelqu'un qui croit avoir les capacités de représenter le parti, mais pas celle des autres.” Quoi qu'il en soit, pour le leader de la formation majoritaire, “la discipline partisane” doit être de rigueur. Interrogé sur les raisons de son optimisme quant aux résultats que réalisera le FLN lors des législatives en l'absence de sondages, Belkhadem affirmera : “Nous avons nos propres moyens pour sonder l'opinion, et c'est grâce à cela que nous sommes sereins et confiants.” Toutefois et quel que soit le score que réalisera le FLN lors de cette consultation électorale, l'alliance présidentielle sera maintenue. “Car cette alliance nous permet de conjuguer nos efforts pour réaliser le programme du Président”, affirme-t-il. Accepterez-vous d'autres partis dans le gouvernement à l'issue des législatives ? “Si le Président me renouvelle sa confiance à la tête du gouvernement, je n'ai aucune réserve à travailler avec d'autres formations politiques.” Sollicité à propos des craintes de fraude électorale, l'intervenant indiquera qu'“il n'y a pas de risque de fraude électorale avec le système de surveillance mis en place par le président de la République”. “Ce système permet à l'ensemble des partis et aux indépendants de participer à tout le processus électoral du début jusqu'à la fin, c'est-à-dire jusqu'à la remise des PV au niveau des wilayas.” S'exprimant, en outre, sur la loi électorale actuelle, l'intervenant a dit qu'il a souhaité sa révision à l'issue des législatives dans le but de revoir un certain nombre de ses dispositions. En l'occurrence, le système de la proportionnelle à tous les niveaux (APC, APW et APN), la situation des partis politiques sans ancrage social ainsi que la problématique de la tête de liste. Relancé, en outre, sur les propos tenus par Amara Benyounès qui lui a reproché d'être un partisan du contrat de Rome, Belkhadem qui s'est étonné des interrogations du SG de l'UDR à son sujet a martelé : “Je n'étais pas à Rome, j'étais à Alger !” “J'étais membre du bureau politique quand le FLN a signé le contrat qui est actuellement largement dépassé avec la réconciliation nationale et la concorde civile qui ont ramené des résultats”, relève-t-il tout en précisant : “Nous sommes contre l'ingérence étrangère.” Aussi et à propos de l'agrément de l'UDR, le patron du FLN sera très explicite : “Ce n'est pas vrai quand il dit que c'est Belkhadem qui lui a refusé l'agrément !” Les arguments du leader du FLN sont simples : “Ce parti n'a pas été agréé avant mon arrivée ! Ce n'est pas parce que je suis à la tête du gouvernement qu'il n'a pas eu son agrément”, dit-il, précisant qu'“il y avait avant moi un autre responsable politique à la tête du gouvernement qui a fait le choix de ne pas lui donner d'agrément”. “Qu'il assume ce choix”, conclut Belkhadem. Belkhadem est-il pour le week-end universel ? Tout en se demandant qu'est-ce qui peut empêcher qu'“on travaille 24 heures sur 24”, l'orateur expliquera que “l'on considère le vendredi comme jour férié”. Interrogé, en outre, sur la révision constitutionnelle, Belkhadem, qui a expliqué que le FLN relancera cette initiative après les législatives, notera que “peut-être certaines considérations ont amené le président de la République à ne pas formuler de façon explicite cette révision”. NADIA MELLAL