L'ancien ministre de l'Intérieur a su adapter son discours afin de rassembler le plus grand nombre de Français autour d'un thème bien précis, “la France pour les Français d'abord”. La France reste à droite. Les résultats du deuxième tour de la présidentielle viennent de consacrer la victoire du candidat de l'UMP, Nicolas Sarkozy, face à sa rivale du PS Ségolène Royal. La droite restera ainsi au pouvoir pour les cinq prochaines années. La gauche n'aura pas réussi à drainer les foules à sa cause pour la troisième fois consécutive en l'espace de douze ans. On peut considérer que les raisons de la défaite trouvent leur origine d'abord dans le discours du parti socialiste qui n'arrive pas non seulement à fédérer la gauche autour d'une personnalité d'envergure nationale, et les exemples ne manquent pas dans la vie politique française, mais aussi à capter le mécontentement de la France profonde. En effet, si la droite incarnée par l'ex-président Jacques Chirac a essuyé un cuisant échec lors du référendum sur la Constitution européenne en 2005, sonnant le glas d'une politique d'intégration qui s'est négativement répercutée sur la vie quotidienne du peuple français, il n'en reste pas moins que Nicolas Sarkozy a su en temps opportun réajuster le discours de la droite en fonction de la colère qui s'exprimait jour après jour au sein des couches les plus défavorisées. De la crise du contrat de préembauche, les manifestations dans les banlieues, la question de l'adhésion de la Turquie à l'UE, jusqu'au regain du sentiment “nationaliste” avec la glorification de la colonisation à travers la loi du 23 février 2005, l'ancien ministre de l'Intérieur a su adapter son discours afin de rassembler le plus grand nombre de Français autour d'un thème bien précis, “la France pour les Français d'abord”. Il est tout à fait normal et logique dans ces conditions que les Français, frappés de plein fouet par une crise économique et sociale, optent pour le candidat de l'UMP. Fort de cette victoire, l'UMP va tenter d'entretenir cette dynamique du succès pour espérer rééditer le coup en raflant la majorité des sièges à l'Assemblée nationale lors des élections législatives qui se dérouleront en juin prochain. A. A.