Car, en vérité, la chute de Saddam n'est qu'une phase préliminaire dans l'exécution d'un plan plus vaste qui consistera ensuite à chercher des poux dans la tête des régimes rétifs de Damas et de Téhéran. Au fil des jours et des drames qu'elle charrie dans son sillage, la guerre contre le peuple irakien est en train de révéler, à l'opinion, par petites touches successives, les desseins inavoués qui animent ceux qui l'ont programmée dans les salons capitonnés de la Maison-Blanche. Histoire d'embarquer tout le monde dans sa folle aventure et finir ce que son paternel avait entamé en 1991, George W. Bush a juré par tous ses “god” que l'unique objectif de l'opération était de “dépouiller” le régime de Saddam Hussein et de “libérer” le peuple irakien de sa tyrannie. L'ubuesque maître de Bagdad, dont les crimes ne sauraient trouver aucune grâce, est présenté sous les allures d'un démon menaçant le monde avec ses armes chimiques et biologiques. Mais se serait-il vraiment gêné de faire usage de ces armes s'il les possédait réellement, au moment où sa propre survie est en jeu ? Cette histoire d'armes de destruction massive, qui a curieusement disparu du discours des responsables politico-militaires US, est un gros canular. Car, en vérité, la chute de Saddam n'est qu'une phase préliminaire dans l'exécution d'un plan plus vaste qui consistera ensuite à chercher des poux dans la tête des régimes rétifs de Damas et de Téhéran. Pour ceux qui ont des doutes quant à ces intentions, les dernières déclarations de Powell accusant la Syrie de développer les armes chimiques et d'aider les terroristes sont édifiantes. Quel rapport avec la présence des militaires syriens au Liban, avec la guerre en Irak, sinon un prétexte pour préparer l'opinion à une prochaine expédition contre la Syrie ? En fait, il s'agit pour les Américains de redessiner la carte géostratégique de cette région du monde en fonction du nouvel ordre mondial conçu par “les spin doctors” du Pentagone et cela en installant des gouvernements dociles qui ne menacent pas la sécurité d'Israël, qui consentent aussi à partager la manne pétrolière. L'Arabie Saoudite qui a, jusque-là, joué ce rôle, est disqualifiée après le 11 septembre qui a montré sa complicité avec le terrorisme islamiste. N. S.