La société nationale des hydrocarbures Sonatrach lance, le 8 juillet prochain à Bruxelles, une importante campagne de promotion du projet algéro-nigérian du Trans-Saharan Gas-Pipeline (TSGP), d'un montant supérieur à 10 milliards de dollars, destiné à acheminer 20 à 30 milliards de m3 de gaz naturel du Nigeria vers l'Algérie, a-t-on appris de source proche de la firme. Le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, représentera l'Algérie au lancement de la campagne de promotion de ce mégaprojet qui démarrera en 2015, aux côtés de ses homologues du Nigeria et du Niger, ainsi que du commissaire européen à l'Energie. Une importante conférence est prévue dans un grand palace bruxellois avec la participation de représentants de sociétés internationales activant dans l'amont du secteur au Nigeria, les acheteurs potentiels européens, des institutions financières internationales, comme la Banque mondiale, les institutions de l'UE, des ONG, ainsi que la presse internationale spécialisée. Outre les interventions des trois ministres et du commissaire européen à l'Energie, M. Andris Piebalgs, la faisabilité du projet sera présentée par le bureau d'études britannique qui en a réalisé l'étude, Penspen/IPA. Cette campagne de promotion vise à se rapprocher des partenaires et investisseurs potentiels, expliciter les avantages de ce projet dans toutes ses dimensions (exportations vers l'UE, effets sur le développement durable dans les pays de transit et leurs voisins, les aspects financiers du projet, et les aspects environnementaux) et installer le projet dans le mix des sources d'approvisionnement énergétique de l'UE. Ce projet de gazoduc intercontinental d'envergure mondiale d'une longueur totale de 4 128 km dont 1 037 km traverseront le territoire du Nigeria, 841 km parcourront le Niger et le plus long tronçon, 2 310 km, traversera le territoire algérien jusqu'à la côte méditerranéenne. Le projet, qui prévoit également la construction d'une vingtaine de stations de compression, aboutira, sur sa partie onshore, soit à Beni-Saf à l'Ouest ou El-Kala à l'Est, précise-t-on de même source. Le potentiel de 20 à 30 milliards de m3 de gaz nigérian est destiné, notamment, à “contribuer significativement à la couverture du déficit gazier de l'Union européenne”, assure-t-on auprès des organisateurs. Sonatrach et son homologue nigériane NNPC sont en charge de la concrétisation de cette “œuvre titanesque”, classée comme “projet prioritaire” dans le programme du Nepad, eu égard à ses retombées économiques dans les pays de transit et leur voisinage. En effet, le centre et le nord du Nigeria, comme le Grand-Sud algérien, régions dépourvues d'infrastructures gazières, bénéficieront de l'alimentation de cette matière, tandis que le Niger, pays de transit et les pays limitrophes tels que le Mali et le Burkina Faso, pourront tirer profit du “rapprochement” de cette source d'énergie. Compte tenu des éléments liés aux aspects technico-économiques et de marché, Sonatrach et NNPC, qui supervisent le projet TSGP, estiment que la mise en gaz du pipeline se fera très probablement à partir de 2015. Ce timing permettra un positionnement renforcé du gaz africain sur le marché européen dont les projections de développement prévoient un déficit notable à partir de 2015. L'Algérie et le Nigeria seront appelés à jouer, en conséquence, un rôle non négligeable dans la sécurisation de l'alimentation en gaz naturel de l'Union européenne.