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10 ans de prison pour le principal accusé et acquittement pour le policier Le verdict de l'affaire des deux accusés d'espionnage au profit d'Israël est tombé
Le procès des deux mis en cause dans la très médiatique affaire d'espionnage au profit des services secrets israéliens, le Mossad, s'est achevé avant-hier samedi, vers 20h, avec comme verdict la condamnation du principal accusé, S. Saïd, à 10 ans de réclusion criminelle et l'acquittement du policier, T. Ali, poursuivi pour avoir fourni des renseignements et remis des documents confidentiels sur la situation sécuritaire dans la région centre du pays au principal accusé. Le procureur de la république avait requis des peines plus sévères, à savoir 20 ans de réclusion criminelle pour le principal accusé et 10 ans à l'encontre du policier. Tout au long de leurs plaidoiries, ayant duré près de quatre heures, les avocats de la défense auraient, selon les informateurs qui ont filtré de la salle d'audience, tenté à chaque fois de battre en brèche les arguments de l'accusation et réclamer l'acquittement, sinon la requalification des faits et des chefs d'inculpation retenus à l'encontre des deux mis en cause, dans l'arrêt de renvoi, à savoir “la collecte d'informations et de dossiers au profit d'un pays étranger et dont l'exploitation porte atteinte à l'économie et la défense nationale”. La défense aurait également mis l'accent sur la nature et l'importance des documents saisis sur le principal accusé et sur la base desquels toute l'affaire a été instruite. Les informations contenues dans lesdits documents ne pourraient, selon les avocats des accusés, constituer des preuves suffisantes de l'exercice d'espionnage et encore moins de nuire à la défense nationale, comme mentionné dans l'arrêt de renvoi établi par la chambre d'accusation. C'est sur cette base que la requalification des faits a été justement demandée. Mais au préalable, lors de son audition qui a duré près de 7 heures, l'accusé principal, S. Saïd qui a exercé comme journaliste au Bénin puis en Côte d'ivoire, dans le début des années 1990, a reconnu avoir eu des relations et contacts avec les Israéliens entre 1995 et 2001 et qu'il avait effectué au moins deux voyages en Israël. L'accusé n'a pas nié aussi le fait de percevoir, durant cette période, un salaire mensuel de 1 500 dollars mais a, toutefois, souligné qu'il n'a jamais exercé en Algérie et qu'il n'a, donc, jamais fourni de renseignements concernant l'Algérie aux services secrets israéliens. Chose qui ne semble pas avoir été le cas pour la période allant de 2001 à 2005, année de l'arrestation de S. Saïd qui aurait avoué avoir effectué plusieurs missions, dont celle de surveiller le mouvement des troupes militaires aux frontières marocaines et une autre de prospection, au profit de l'Espagne, mais, aurait-il précisé, en tant qu'attaché de presse au niveau de l'ambassade d'Espagne où il était chargé d'élaborer une revue de presse sur l'Algérie. Mais à travers les documents saisis sur lui après son arrestation au Maroc le 12 décembre 2005, les magistrats ont fondé une profonde conviction que les activités de l'accusé dépassaient largement celles d'un attaché de presse d'une ambassade. Quant au policier, T. Ali, cité dans cette même affaire, les avocats auraient réussi à prouver et donc à convaincre le magistrat que les renseignements qu'il fournissait à l'accusé principal ne sont pas de nature à porter atteinte à la défense nationale d'où alors son acquittement. Samir LESLOUS