Avec plus de 5 000 artisans, intervenant dans près de 1 000 ateliers, la wilaya de Batna, selon un consultant du Meda II, est en passe de devenir “le pôle économique” de la bijouterie en Algérie. Dans le cadre d'un projet initié par le ministère de la Petite et Moyenne entreprise et de l'Artisanat, financé par le Meda II, un consultant enquêteur a séjourné, les 8 et 9 juillet derniers, à Batna et Oued Taga, où des rencontres l'ont réuni avec les acteurs du système de production locale (SPL), les artisans des entreprises, leurs représentations d'intermédiation (association syndicale, la chambre des métiers…), les institutions d'appui à la création d'entreprises (Angem, Ansej, Cnac) et les institutions de l'Etat (banques, Impôts…) Ces rencontres avaient pour but d'évaluer le métier de la bijouterie dans la wilaya de Batna et de mettre en place un système de production local. “C'est un projet qui prévoit d'évaluer une quinzaine de wilayas sur huit métiers spécifiques et mettre en place le système SPL. La wilaya de Batna est proposée par la Chambre d'artisanat et des métiers pour être un pôle économique de la bijouterie. Ce qui explique notre présence”, nous a affirmé l'expert enquêteur. Selon notre interlocuteur, ce mécanisme existe déjà dans plusieurs pays du monde et qu'il a prouvé son efficacité. “Ce mode opératoire vise à organiser les synergies des petites et moyennes entreprises, leur permettre de développer des réseaux de solidarité et innover en créant une dynamique de réseau. Par ailleurs, il les aide à faire face aux défis qu'elles ne peuvent affronter individuellement”, indiquera-t-il. À cet effet, l'expert enquêteur estime que pour un bon fonctionnement, un SPL nécessite la formation d'un groupe d'entreprises, la présence d'un leader pour dynamiser l'ensemble des entreprises. Enfin, la progressivité des collaborateurs doit être fondée sur des réponses concrètes à des besoins. Lors des débats sur les problèmes se rapportant à l'activité de la bijouterie dans les Aurès, les intervenants se sont, essentiellement, axés sur le manque et la cherté des équipements, la mauvaise qualité de traçabilité, la pénurie de la matière première sur le marché national et les réticences des banques à appuyer les projets. Tous les acteurs du SPL se sont montrés très réceptifs et se sont dit prêts à coopérer. Mêmes les institutions d'appui à la création d'entreprises, à savoir l'Angem, l'Ansej, la Cnac, interrogées, si elles étaient prêtes et disposées au métier de bijoutier, ont répondu par l'affirmatif et ont estimé que le SPL est un facteur important si l'ont veut relancer l'activité de la bijouterie dans les Aurès. B. BOUMAILA