Les harragas étaient équipés de jerricans pleins de mazout, sacs à dos et autres effets destinés à ce genre d'aventure. Profitant du beau temps de la saison estivale, un groupe constitué de plusieurs personnes, dont on ignore le nombre exact, s'est dirigé vers les côtes témouchentoises pour une tentative d'un périple en mer à destination de l'eldorado espagnol. Agissant sur informations quant à la présence de tout ce beau monde, les éléments de la Gendarmerie nationale, sous la conduite du capitaine H'maïdi Mahfoud, commandant de la compagnie de Aïn Témouchent, se sont déployés vers 2 heures du matin sur toute la zone côtière de Terga et de Ouled El-Kihal où un dispositif fut mis en place à travers tous les chemins et pistes menant vers les plages non surveillées et la forêt mitoyenne qui a été encerclée. L'assaut fut donné aux environs de 3 heures et demie du matin. Dans une première étape, ce sont pas moins de 43 harragas qui sont tombés dans les filets des gendarmes qui se trouvaient à bord de 11 véhicules venant de divers horizons de la région dont Chlef, Oran, Oued-R'hiou, Tlemcen, Aïn Témouchent et Béni-Saf. Ils étaient équipés de jerricans pleins de mazout, sacs à dos et autres effets destinés à ce genre d'aventure. Des sommes d'argent en devise ont été retrouvées sur eux, quelque 200 à 400 euros par personne. La seconde étape, qui a mis sur le pied de guerre l'ensemble des brigades de gendarmerie de Aïn Témouchent qui ont bouclé toutes les issues allant de la RN96, en passant par le carrefour Ouled El-Kihal-Terga, a donné lieu à l'arrestation d'un second groupe de huit harragas. Le ratissage s'est poursuivi jusqu'au petit matin et a permis de mettre la main sur cinq autres harragas, soit un total de 56 qui ont tenté de regagner les côtes espagnoles qui se trouvent à seulement à 300 km de celles de Aïn Témouchent. Ce coup de filet spectaculaire est le second du genre après celui du 1er novembre de l'année écoulée et qui s'est déroulé au même endroit où une quarantaine de harragas ont été arrêtés. Le colonel Réda, chef du groupement de la gendarmerie de Aïn Témouchent qui nous a révélé l'information, précise que l'enquête se poursuit pour parvenir à remonter la filière jusqu'aux commanditaires de cette tentative avortée des harragas, ainsi que l'identification des propriétaires des embarcations qui allaient être utilisées pour cette aventure clandestine nocturne. 30% des personnes arrêtées sont sans profession, alors qu'une bonne partie a une profession libérale (commerçants, chauffeurs de taxi, crémiers, etc.) et le reste, ce sont des étudiants universitaires. Des mesures exceptionnelles ont été prises en collaboration avec les garde-côtes de Béni-Saf et de Bouzedjar ainsi qu'avec les éléments de l'ANP pour faire échec à toute tentative d'el-harga par les eaux témouchentoises. Ainsi, un effectif de 500 agents a été mis en place dans le cadre du plan Delphine le long de la côte sur 80 km avec la participation des brigades héliportées. M. Laradj